Pierre LACHAIZE, directeur informatique de l’UNEDIC, a ainsi cumulé durant un an un salaire et des indemnités chômage. Et pas des moindres. Celui-ci encaissait chaque mois 4982,30 euros d’allocation mensuelle. Pour cela, il avait déclaré ne travailler que 15h par semaine et toucher un salaire de 1050 euros. Dans les rangs de l’UNEDIC, l’affaire était un secret de polichinelle. Si bien que la direction de l’organisme a été poussée à entamer une rupture conventionnelle avec le directeur informatique, une manière d’éviter le licenciement. Un beau cadeau qui lui a permis de partir avec une prime de 160.000€ et évidemment… une allocation chômage !

C’est donc l’impunité totale qui a été accordée à celui qui était en charge de traquer les « fraudeurs » à l’assurance chômage. Quel cynisme, quand on sait le sort de millions de chômeurs, traqués par l’UNEDIC, sur lesquels on essaye de faire peser la responsabilité du chômage de masse ! Cette affaire, loin d’être un fait divers, vient en réalité éclairer les soubassements de la traque aux « fraudeurs », où on ne juge pas tant la culpabilité des gens que leur position dans la société. Pour les puissants, la fraude est largement couverte, y compris par les organismes censés la dénoncer. Une justice de classe qui a trouvé son paroxysme dans cette affaire cynique : Le salarié qui a dénoncé le directeur informatique s’est fait licencier par l’UNEDIC, car il n’avait pas demandé à son supérieur l’autorisation d’accéder à ces données. Un supérieur qui n’était autre, à l’époque, que… Pierre LACHAIZE lui-même !