Jeudi 13 avril, un peu avant minuit, trois adolescents sur un scooter sont percutés par une voiture de police au cœur de Paris. Dans un article de StreetPress qui revient avec précision sur les événements, plusieurs témoins ont confirmé cette version. Méline témoigne pour StreetPress :

« La voiture de police se met sur la gauche du scooter et ouvre une portière côté droit, tout en roulant, pour essayer de les déséquilibrer. Ça ne marche pas. Quelques secondes après, ils mettent un coup de volant sur la droite pour les percuter volontairement. Ils tapent entre l’aile droite et la portière avant droite. Les passagers sont projetés du scooter et tombent sur le trottoir. »

De plus, un des jeunes sur le scooter ajoute qu’une policière dans la voiture les a menacés avec son arme de service. Dans une vidéo publiée sur twitter d’un témoin qui filme la scène, on voit les policiers qui, sans avoir appelé les pompiers, prennent en charge les victimes en essayant d’enlever leur casque. Un geste particulièrement dangereux après un tel accident.

L’affaire ne s’arrête pas là, selon l’enquête de StreetPress, les témoins ont reçu des menaces de policiers pour effacer les vidéos. De plus, les parents des jeunes victimes n’ont pas été autorisées à voir leurs enfants, et ont reçu dans les premiers temps la version, vraisemblablement mensongère des faits des policiers.

L’avocat des familles, Arié Alimi, est allé porter plainte auprès de l’IGPN pour « tentative d’assassinat ». Comme c’est le cas de manière systématique, la version policière vise à dédouaner complétement les policiers mis en cause et parle d’une « perte de maîtrise du scooter » par la conductrice.

Ce nouveau cas de violences policières contre des jeunes de quartiers populaires vient rappeler que ces derniers sont en première ligne de la violence qu’exerce la police, et ce au quotidien, notamment dans le cadre de contrôle routier. Rien qu’en 2022, 13 personnes avaient été tuées par la police dans le cadre de simple contrôles routiers. La plupart des victimes étant des jeunes racisés de quartiers populaires.

Alors que la violente répression du mouvement contre la réforme des retraites a une nouvelle fois mis en lumière la question des violences policières qui s’abattent à la fois dans les quartiers et contre les manifestants, il est nécessaire que les organisations du mouvement ouvrier, en lien avec celles du mouvement antiraciste, prennent en charge les revendications des familles de victimes de violences policières, et dénoncent avec force ces violences et l’offensive autoritaire du gouvernement.