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JUSTICE POUR LES TRAORE

Acharnement judiciaire : Bagui, frère d’Adama Traoré, envoyé aux Assises avec l’appui de gendarmes

Bagui Traoré, frère d'Adama Traoré, et cinq autres personnes seront jugées aux assises en lien avec les nuits d'émeutes qui ont eu lieu après la mort de son frère. Un véritable acharnement judiciaire dans le cadre duquel plus de 60 gendarmes se sont portés partie civile.

Romy Devienne

2 juin 2021

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crédits photos : THOMAS SAMSON / AFP

Incarcéré depuis la mort de son frère Adama Traoré, décédé des suites de son interpellation par la police, Bagui Traoré, 29 ans, est appelé à comparaître devant la Cour d’Assise à partir du 21 juin. Il est accusé de tentative de meurtre sur personnes dépositaires de l’autorité publique, qu’il aurait eu lieu pendant l’une des cinq nuits de révoltes qui ont suivi le décès d’Adama Traoré, au cours desquelles 13 policiers et gendarmes ont été légèrement blessés.

Alors que les motifs dont on l’accuse ont régulièrement changé depuis son incarcération pour le maintenir en prison, Florian Lastelle, avocat de la famille, déclarait à l’AFP en 2019 : « On n’a aucun doute sur le fait que l’innocence de Bagui Traoré sera reconnue par la cour d’assises […] Il n’y a aucun élément permettant de conforter l’accusation. Nous avons extrêmement hâte de nous défendre ». Cependant, 80 personnes se sont constituées partie civile pour ce procès, dont la majorité est constituée de gendarmes.

Cette offensive constitue un contrefeu pour tenter d’invisibiliser la mort d’Adama Traoré et criminaliser les victimes de violences policières et leur famille. Il s’agit d’une nouvelle attaque contre la famille Traoré, perpétuellement visée par les appareils répressifs de la police et de la justice.

Depuis qu’elle réclame vérité et justice, la famille Traoré a dû faire face à de nombreuses interpellations et incarcérations, seule réponse de l’appareil judiciaire à leurs revendications. L’emprisonnement de Bagui Traoré d’abord, puis la condamnation d’Assa Traoré ensuite pour “atteinte à la présomption d’innocence”. Enfin, elle a récemment été mise en examen pour avoir « osé dire que [les gendarmes] étaient responsables de la mort de mon frère [...] Comme si réclamer la vérité et la Justice pour Adama Traoré était un crime » , et des soutiens du Comité Adama ont été poursuivis par la justice. Tous ces faits viennent étayer la volonté du système judiciaire, qui cherche à faire cesser le combat mené depuis 5 ans par la famille Traoré.

Cette nouvelle attaque, avec la présence considérable de policiers se portant partie civile pour le procès, vient de nouveau mettre à nu l’impunité dont elle bénéficie et le caractère raciste du fonctionnement de la justice. Face à cela, il est nécessaire de continuer à exiger Vérité et Justice pour Adama, et par là revendiquer l’abandon de toutes les charges contre le famille Traoré, qui est aujourd’hui un symbole de la lutte contre les violences policières.


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