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En pleine grève des urgences

Besançon - Cinq infirmières épuisées en arrêt maladie

Les cinq infirmières du service de nuit du CHRU de Besançon ont été placées en arrêt maladie par leur médecin ce lundi, dans un contexte de poursuite de la grève des urgences pour protester contre la précarisation du secteur de la santé.

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Alors que plusieurs dizaines de services d’urgences sont en grève, la situation au CHRU de Besançon (Centre Hospitalier Régional Universitaire) est venue illustrer d’une manière terrible la crise généralisée des services d’urgences. Les cinq infirmières du service de nuit, épuisées par des cadences infernales, ont été déclarées inaptes au travail avant d’être mises en arrêt maladie par leur médecin. Une situation qui oblige la direction de l’hôpital à improviser afin d’assurer le service minimum.

"Pour (lundi) soir, ils ont trouvé une solution mais pour demain ? Après-demain ?", s’interrogeait ce mardi Florent Uzzeni, responsable syndical Sud. D’autant que le personnel remplaçant ne serait habitué à travailler dans un service urgentiste selon lui.

"Au service d’accueil des urgences du CHRU de Besançon, tou.te.s les infirmièr.e.s qui devaient travailler (dans la nuit de lundi à mardi, ndlr) ont été arrêté.e.s par leur médecin", a précisé le syndicat dans un communiqué. Le service est désormais en grève depuis six semaines, alors qu’il accueille "90 cas médicaux graves et des polytraumatisés" chaque jour. "Les équipes sont épuisées : sous-effectif, augmentation de la charge de travail, manque de moyens, non-reconnaissance de la politique d’austérité", poursuit ainsi le communiqué, avant de préciser qu’un poste d’infirmière a précisément été supprimé dans ce service récemment.

Nouvelle journée de mobilisation le 2 juillet

Cet épisode, malheureusement loin d’être isolé, intervient dans un contexte de mobilisation dans le secteur de la santé contre les politiques d’austérité du gouvernement incarnées par la loi "Ma santé 2022", adoptée le 11 juin dernier par le Sénat. Les personnels réclament l’arrêt des suppressions de postes et davantage de moyens pour pouvoir effectuer leur mission de service public dans des conditions favorables. Ils dénoncent également les rythmes de travail infernaux imposés par ce manque de personnels et de moyens.

Le mouvement de grève dans de nombreux services d’urgence à travers le pays se poursuit depuis et ne compte pas s’arrêter après les récentes déclarations de la ministre des Solidarités et de la Santé, Agnès Buzyn. Cette dernière a en effet annoncé le 14 juin avoir miraculeusement débloqué pas moins de 70 millions d’euros à verser sous forme de primes aux urgentistes. Soit une revalorisation de la "prime individuelle de risque" à 118 euros ainsi qu’une "prime de coopération" de 100 euros bruts ; bien loin de la revalorisation salariale de 300 euros mensuels minimum demandée. Rien en revanche sur les conditions de travail et le manque de moyens devenu chronique.

Dans la foulée de ces annonces jugées "insuffisantes", le collectif Inter-Urgences regroupant les désormais 131 services d’urgences mobilisés dans toute la France a voté la poursuite de la grève, avant d’appeler à une nouvelle journée d’action le 2 juillet prochain. Un appel suivi par les différents syndicats.


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