Dans la nuit de mercredi à jeudi, un bateau de pêche libyen a coulé au large de la Grèce. Parmi les 750 personnes présentes sur le bateau, seules une centaine ont survécu. Le nombre de morts s’élève à 79 jusqu’à maintenant et il devrait continuer à augmenter au vu des plus de 500 personnes qui ont disparu dans la Méditerranée. C’est le pire naufrage d’embarcation de réfugié⋅es depuis 2016.

Cette nouvelle tragédie est le produit direct de la politique des États européens qui, depuis des dizaines d’années, renforcent leurs politiques anti-migratoires en externalisant les frontières et en sécurisant toujours plus les portes de l’Europe, au premier rang desquels la Grèce. La politique raciste du gouvernement de Kyriákos Mitsotákis est en effet une des causes de nombreux naufrages en Méditerranée : Renforcement de l’arsenal répressif le long du mur à la frontière avec la Turquie, explosion de l’utilisation des techniques de « push-back » aux frontières par les gardes-côtes grecs, utilisation de canons à son causant des lésions irréversibles pour repousser les réfugié⋅es aux frontières… Tant de mesures toutes plus xénophobes les unes que les autres qui sont encouragées et financées par l’Union Européenne.

La semaine dernière, en effet, l’UE a signé un nouvel accord prévoyait de financer les gouvernements de Mitsotakis en Grèce et de Meloni en Italie pour renforcer les frontières, construire de nouveaux camps pour entasser les réfugié⋅es et multiplier les expulsions. Externalisation des frontières, drones, tour de guet, murs et barbelés : voilà ce que promet l’UE derrière les larmes de crocodiles des dirigeants européens à la suite du naufrage. Sous couvert de la rhétorique d’extrême-droite de « lutte contre les passeurs », jugés responsables des naufrages, l’UE compte bien continuer à faire de la Méditerranée un cimetière. Et la France n’est pas en reste : derrière les déclarations hypocrites de Gérald Darmanin, la macro je encourage le modèle d’immigration grec et mène en parallèle une offensive d’ampleur contre les populations immigrées en France à travers la Loi Immigration. Dans le même temps, le gouvernement a entamé un réarmement d’ampleur à la hauteur de 413 milliards d’euros pour l’armée.

En Grèce, les réactions suite au naufrage ont été immédiates : des manifestations ont eu lieu dans tout le pays, et notamment à Athènes où plus de 5000 personnes, jeunes et travailleurs⋅ses ont manifesté devant les bureaux de l’Union Européenne. En Grèce comme en France, il faut urgemment défendre un programme profondément internationaliste et anti-impérialiste. Ouverture des frontières, régularisation de tous⋅tes les sans-papiers, fermeture des centres de rétention administrative ! Non au réarmement militaire des puissances impérialistes ! À bas l’Europe forteresse !