Depuis le 7 octobre, toute expression de solidarité avec le peuple palestinien est criminalisée par le gouvernement qui a interdit toute manifestation pro-palestinienne en France, et tente d’assimiler tout soutien à la cause palestinienne à un soutien au « terrorisme ». Une offensive qui va de pair avec un refus de tolérer la moindre analyse qui dérogerait au cadre délirant de la propagande gouvernementale : Israël = démocratie, Palestine = Hamas = terrorisme, soutien à la Palestine = soutien au terrorisme, critique d’Israël = antisémitisme.

Ce matin c’est la députée LFI Danièle Obono qui fait les frais de cette offensive tous azimuts, qui a déjà conduit à l’ouverture d’une enquête contre le NPA pour « apologie du terrorisme ». Sur le plateau de Sud Radio, assaillie par une question de Jean-Jacques Bourdin l’exhortant en boucle à expliquer si le Hamas était ou non « un mouvement de résistance », la députée a expliqué, en reprenant les termes imposés par le journaliste, « il résiste à une occupation, il se définit comme tel » juste après avoir détaillé que l’organisation était « un groupe politique islamiste, qui a une branche armée, et qui s’inscrit dans les formations politiques palestiniennes, qui a pour objectif la libération de la Palestine ».

Une analyse objective, élémentaire, que partagerait probablement n’importe quel spécialiste de la situation au Moyen-Orient, du mouvement national palestinien, et même de nombreux journalistes israéliens, comme Larry Derfner, qui ont historiquement souligné l’impasse politique d’assimiler le Hamas à Daesh, faisant abstraction de son ancrage politique et social. Mais qui suffit à être assimilé immédiatement à un soutien du terrorisme, en dépit des précisions apportées immédiatement sur Twitter par la députée face à l’instrumentalisation de ses propos, rappelant que son analyse objective n’était (évidemment) « ni une excuse, ni un soutien, ni une caution pour ses crimes de guerre abjects contre les civils israéliens. »

Malgré tout, Darmanin a à nouveau saisi l’occasion pour s’en prendre à un discours dérogeant à la ligne imposée de façon autoritaire par le gouvernement, déclarant sur Twitter saisir « le procureur de la République pour apologie du terrorisme. » Une offensive très grave du gouvernement, qui cherche à intimider toute opposition, y compris celle des partis politiques, et s’inscrit dans la droite ligne des mesures des derniers jours. Face à ces pressions ultra-réactionnaires, il faut faire bloc le plus largement possible : solidarité avec Danièle Obono face aux attaques de Darmanin ! Défendre une analyse élémentaire sur la Palestine n’est pas un crime, soutenir la cause palestinienne non plus !