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Répression

Déconfinement autoritaire : 2 000 policiers déployés dans les transports en Île-De-France

Pour garantir le déconfinement et la marche forcée des rouages de l’économie, le gouvernement a déployé 2 000 policiers dans les transports en commun en Ile-de-France, chargés de verbaliser tous ceux qui ne porteraient pas de masques. L’état d’urgence sanitaire n’étant pas promulgué à temps, le gouvernement s’est pressé pour passer un décret temporaire sur le port obligatoire des masques, et réprimer de 135 euros son absence.

Tatiana Magnani

12 mai 2020

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Crédits photos : LP/Sophie Bordier

La reprise « en douceur » s’est faite avec une extension de la politique sécuritaire, la mise en place des caméras « intelligentes » à Paris et le déploiement de 2 000 policiers dans les transports, chargés de limiter la circulation aux heures de pointe, de garantir l’attestation pour aller travailler et le port du masque obligatoire.

Le ministre de l’Intérieur Christophe Castaner, a insisté jusqu’à aujourd’hui sur l’importance du « civisme des Français » et la nécessité que ce civisme soit encadré par « des règles, des droits, des dispositifs » afin de protéger la population, autrement dit, une manière de responsabiliser individuellement chacun pour mieux justifier la gestion répressive de la crise, en la faisant payer aux plus précaires.

Et le fil de continuité démagogique du discours gouvernementale peut se voir dans une interview de Castaner au journal La Montagne. Un vrai coup de com’ alors que depuis plusieurs jours l’exécutif est largement critiqué sur le coût des masque. Il l y revient sur le choix de mettre à disposition dans les transports 10 millions des masques destinés aux usagers. Or, ces masques sont distribués seulement aux détenteurs d’un pass Navigo.

Selon un responsable d’État-Major, la gestion répressive servirait à « dissuader les mauvais comportements » et ainsi assurer le déconfinement et la réouverture de l’économie. Pourtant, les dispositifs gouvernementaux employés et l’appel à la responsabilité « pour lutter contre le virus » ne peuvent pas être plus loin d’une réalité où des milliers des personnes réprimées dans les quartiers populaires, sont retournées ce lundi au travail sans les conditions de sécurité et d’hygiène nécessaires et sous le contrôle d’environ 2000 policiers en région parisienne. Loin d’un déconfinement en douceur, les travailleurs se sont entassés dans le métro sans pouvoir respecter les gestes barrières et sur la ligne 13, les rames étaient bondées à cause d’un retard de 40 minutes, s’exposant à la contamination pour pouvoir arriver à leur travail.

Avec le prolongement de l’état d’urgence – qui restreint nos libertés les plus élémentaires - ainsi que les récentes déclarations du Ministre de la Santé qui ne trouve rien d’autre à répondre que « c’est vraiment dommage » au fait que les transports soient bondés, il est clair que ceux qui en payeront les conséquences et sont les plus exposés à la seconde vague sont les plus précaires. Si les appréciations du gouvernement à propos du premier jour du confinement sont optimistes, rien n’est moins sûr pour la population qui n’a toujours pas accès à des tests massifs et à la gratuité des masques.


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