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Patrons-voyous

Financement de l’Etat islamique par la multinationale Lafarge : la Cour de cassation rouvre l’affaire

Mardi 7 septembre, la Cour de cassation a invalidé la décision de la Cour d’appel de Paris qui avait annulé en 2019 la mise en examen pour “complicité de crimes contre l’humanité” de Lafarge dans le cadre des affaires de la multinationale avec Daesh.

Romy Devienne

8 septembre 2021

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Voilà une volte-face judiciaire spectaculaire dans une affaire qui n’en est pas à ses premiers rebondissements. Mardi 7 septembre, la Cour de cassation a invalidé la décision de la Cour d’appel de Paris qui avait annulé en 2019 la mise en examen pour “complicité de crimes contre l’humanité” de Lafarge.

Pour rappel, 2017 constitue la première date de ce sinueux chemin judiciaire. La multinationale française Lafarge, spécialisée en matériaux de construction et cimenterie est alors mise en examen dans le cadre de son activité en Syrie, notamment pour "complicité de crimes contre l’humanité". Lafarge est soupçonnée d’avoir versé près de 13 millions d’euros entre 2013 et 2014 à l’Etat Islamique et au Front al-Nusra affilié à Al-Qaeda pour maintenir la production de son usine de Jalabiya en Syrie pendant la guerre, ainsi que d’avoir vendu plusieurs dizaines de milliers de tonnes de ciment à Daesh et payé des intermédiaires afin de se fournir en matières premières auprès des djihadistes.

Mais en 2019 cette mise en examen est annulée par la cour de Paris. Ainsi le jeudi 7 novembre, la cour d’appel de Paris donnait raison au groupe Lafarge sur un point : faire des affaires avec Daesh ne constitue pas « une complicité de crimes contre l’humanité ». Pour autant, les mises en examen pour « financement du terrorisme », « violation d’un embargo » et « mise en danger de la vie » de ses salariés, sont maintenues.

Enfin donc ce mardi 7 septembre, la Cour de cassation a invalidé cette décision et la Haute juridiction a confirmé la mise en cause de l’entreprise pour “financement du terrorisme” mais a annulé celle pour “mise en danger de la vie d’autrui”, selon Mediapart.

La Cour de Cassation confirme donc les poursuites pour financement du terrorisme et rouvre le débat sur la complicité de crimes contre l’humanité, renvoyant le dossier à la cour d’appel de Paris qui devra prononcer la mise en examen du groupe Lafarge.

Il s’agit d’une décision symbolique tant la multinationale fait l’objet de scandales. L’affaire Lafarge constitue à ce titre un exemple frappant des liens existants entre les entreprises du CAC 40 et l’État islamique, et du jusqu’au-boutisme des multinationales pour maintenir leurs profits n’hésitant pas à mettre la vie de leurs salariés en danger pour conclure des contrats juteux avec les groupes terroristes.

Au-delà, c’est l’implication de l’État français qui est interrogée. d’après des révélation de Libération, une note de la DGSE, émanant de la direction de la stratégie de ce service de renseignement et estampillé « confidentiel défense » « atteste que l’État avait connaissance d’un accord passé entre le cimentier et l’organisation terroriste dès l’été 2014 », soit avant la prise de contrôle de l’usine par l’État islamique. Ce véritable scandale d’État montre encore une fois toute la réalité impérialiste qui se cache derrière la « lutte contre le terrorisme islamiste ». chiffon agité par l’État français pour justifier ses interventions militaires à l’extérieur et le renforcement autoritaire à l’intérieur, cache donc les intérêts capitalistes et impérialistes que le gouvernement français est prêt à sécuriser coûte que coûte. Jusqu’à trouver des accords avec son « ennemi désigné » contre qui les dirigeants politiques bourgeois affirment « être en guerre ».


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