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Free Palestine

« Gaza, les jeunes sont avec toi ! » Des centaines d’étudiants à la veillée Place de La Sorbonne

Ce mercredi soir, suite à l’appel de multiples comités étudiants en soutien à la Palestine et à l’occasion de la journée internationale de solidarité avec le peuple palestinien, une grande veillée en hommage aux victimes de l’armée israélienne s’est tenue, Place de La Sorbonne dans le 5e arrondissement de Paris.

Le Poing Levé


et Léna Nilène

30 novembre 2023

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« Gaza, les jeunes sont avec toi ! » Des centaines d'étudiants à la veillée Place de La Sorbonne

Crédit Photo : naelc.jpg

Afin de répondre à l’appel à la mobilisation des étudiants de l’université de Birzeit en Cisjordanie ce 29 novembre, plusieurs centaines de personnes se sont réunies, Place de la Sorbonne, pour exprimer leur solidarité avec le peuple palestinien. Cette veillée, initiée par le comité de soutien à la Palestine de Tolbiac (Paris 1) et relayée par les autres comités étudiants (Paris 8, Paris Cité, Nanterre, Sorbonne Nouvelle, Sorbonne Université, EHESS, Science Po, etc…) réunis en Assemblée générale le 15 novembre dernier, vient par ailleurs clôturer une journée d’action en soutien à la Palestine dans les universités, comme on a pu le constater à Tolbiac, Paris Cité ou encore à l’Institut de Géographie.

Pour cette veillée, les comités ont choisi la Place de La Sorbonne, clin d’œil évident à la tradition anti-impérialiste du mouvement étudiant. En effet, comme l’indique Youssef Boussoumah au micro, c’est également Place de la Sorbonne que se réunissaient déjà, il y’a plus de soixante ans, les étudiants mobilisés en soutien aux peuples vietnamien et algérien, victimes eux aussi d’une guerre coloniale. En mai 68, cette même place fût un QG des affrontements de la jeunesse en lutte contre le régime réactionnaire de De Gaulle aux côtés du monde du travail. Comme l’explique Ariane Anemoyannis, invitée à prendre la parole au nom du Poing Levé, « Dans ce lieu de lutte étudiante on veut exprimer la solidarité d’une jeunesse anti-impérialiste, qui se bat contre Macron et l’extrême-droite qui organise des ratonnades dans les cités. On ne s’arrêtera pas tant que la Palestine ne sera pas libérée ! ».

Parmi les divers intervenants, on retrouve aussi de nombreux réfugiés palestiniens qui témoignent du véritable massacre mené par l’armée israélienne : « La trêve va s’achever sans perspective d’un cessez-le-feu. Nous sommes les témoins directs de ce génocide mais nous ne devons pas rester impassible : l’heure est à la lutte et au boycott ! » explique par exemple Rima Hassan.

De nombreux étudiants, dont la famille est encore bloquée sous les bombardements, témoignent quant à eux de l’horreur de la situation et de la nécessité de se mobiliser contre cette dernière : « Je suis venue à ce rassemblement parce que c’est nécessaire, lorsque les noms des palestiniens tués ont été dit, ça m’a rappelé ceux de ma famille, il faut qu’on continue à se mobiliser en soutien à la Palestine » déclare ainsi Aya, étudiante à Paris Cité campus Malakoff. « Je demande à tous ceux qui sont ici de se lever pour les palestiniens et les palestiniennes, de les visibiliser, de militer pour eux, peu importe le lieu de travail, le lieu de vie ou le lieu d’étude. J’invite tous les étudiants à rejoindre les comités, c’est très important ! », proclame de son côté Yasmine, étudiante à Paris 1, dont une partie de la famille à été victime des bombardements de ces dernières semaines.

A l’issue des prises de paroles, s’est tenu un die-in, semblable à ceux effectués la semaine précédente, par les étudiants de SciencePo Paris et de la Sorbonne. Durant sept minutes, les centaines de personnes alors présentes Place de la Sorbonne se sont allongées au sol tandis qu’un enregistrement citait les noms de victimes palestiniennes décédées. Il aurait fallu 22 heures pour citer tous les presque 15 000 Palestiniens tués par Israël depuis le 7 octobre.

Face au génocide en cours, il est primordial que le mouvement de soutien au peuple palestinien se structure sur nos lieux d’études afin de permettre à la jeunesse de dénoncer la colonisation, le nettoyage ethnique, la complicité du gouvernement français avec la politique impérialiste d’Israël, ainsi que le gouvernement autoritaire de Macron qui criminalise violemment toute solidarité avec la Palestine.

C’est en ce sens qu’une étudiante de Sorbonne Université insiste sur la nécessité « que les universités françaises rompent tout partenariat avec l’Etat d’Israël », les étudiants scandant à plusieurs reprises des slogans contre les multinationales complices du génocide à l’instar de « Israël assassin, Carrefour complice ». « Il faut que les directions syndicales aillent plus loin que les discours de solidarité et nous proposent un plan de bataille pour paralyser les Carrefour, les Thalès, les Dassault. En tant qu’étudiants on a vu la force de la grève pendant la réforme des retraites, tout ça doit être mis au service de la libération du peuple palestinien » abonde Ariane Anemoyannis.

L’enjeu est également d’aller plus loin qu’une trêve humanitaire de quelques jours, il faut imposer clairement la fin des massacres. Comme l’explique Isnaf, étudiante à Sorbonne Université : « Ce n’est pas une pseudo trêve de 6 jours qui va arrêter 75 ans de colonisation ! Nous sommes rassemblés à La Sorbonne comme les étudiants l’ont fait il y a 60 ans contre la guerre au Vietnam, après s’être battu contre l’extrême droite puis la réforme des retraites ».

En plus de réclamer la libération de la Palestine, il est essentiel d’exiger la libération de tous les prisonniers politiques, à l’image de Georges Abdallah, emprisonné depuis maintenant 39 ans, uniquement en raison de son soutien à la cause palestinienne. Comme l’explique Adel de Samidoun, réseau de solidarité avec les prisonniers palestiniens : « L’incarcération c’est un outil clé de l’oppression coloniale, massivement utilisée contre les palestiniens, avec des tortures, humiliations, traumatismes chez des civils, des enfants et des résistants ».

Face à cette répression grandissante, l’enjeu est de massifier le mouvement afin de combattre la politique autoritaire de notre gouvernement et ainsi de combattre ses politiques impérialistes. « La lutte révolutionnaire du peuple palestinien doit nous mobiliser, contre le génocide en cours à Gaza mais aussi contre l’autoritarisme et le racisme qui grandit en France et profite de la répression du soutien à la Palestine », explique Anasse Kazib, cheminot et porte-parole de Révolution Permanente.

Vers 21 heures, les étudiants se dispersent au son des chants palestiniens et un dernier appel au micro : celui de massifier les comités étudiants et d’en créer dans toutes les universités où il en manque. Prochain rendez-vous : samedi 2 décembre, dans la rue.


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