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Casse de l'hôpital

Grève des hospitaliers : avant l’été, la sonnette d’alarme !

Ce mardi 20 juin, les soignants ont dénoncé leurs conditions de travail inacceptables. Une journée en demi-teinte d’un point de vue de la mobilisation, mais qui tire la sonnette d'alarme avant l’été et qui doit permettre de préparer la rentrée !

Agapé

20 juin 2023

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Grève des hospitaliers : avant l'été, la sonnette d'alarme !

Crédit photo : Révolution permamente

Manque de personnel, fermeture de lits, conditions de travail dégradées, fermeture des urgences, et salaire de misère, c’est une nouvelle crise profonde que les soignants vont affronter cet été. Dans ce contexte, les 4 principaux syndicats sectoriels, CGT, FO, SUD, et UNSA appelaient à une journée de grève nationale ce mardi 20 juin.

Un été sous tension

« ALERTE ROUGE pour votre santé » pouvait-on lire sur le tract de l’intersyndical, distribué ce mardi aux passants à Bordeaux à l’occasion d’un rassemblement devant l’hôpital Saint André. L’occasion, une fois de plus, d’alerter sur la situation catastrophique des hôpitaux avant l’arrivée de l’été.

Une situation déplorable que dénonce Gilles au micro de Révolution Permanente, infirmier en psychiatrie à l’Hôpital Sainte Anne à Paris et syndiqué CGT : « Je suis soignant depuis 2019 et ce que je vois c’est qu’il y a une fuite du personnel de plus en plus importante car nos conditions de travail ne sont plus acceptables. Pour pallier le manque de personnel la direction emploie notamment des intérimaires, qui sont mieux payés mais qui ne restent pas. Cela ne permet pas de créer des collectifs de travail pérennes et forcément cela a des répercussions sur les patients. C’est le cas dans mon service mais aussi partout ailleurs ». Un constat qui se lit également dans les chiffres puisqu’en 20 ans, ce n’est pas moins de 80 000 lits qui ont été supprimés faute de personnels et pour raisons économiques en France.

Côté salaire, le compte n’y est pas non plus. « Nous n’avons plus de personnel car le secteur n’est pas attractif et les salaires sont trop bas. Aujourd’hui, nous sommes obligés de sélectionner de plus en plus les patients et les prises en charge sont de moins en moins qualitatives » avance, en colère, Gilles. Sur ce point, ce ne sont pas les annonces du ministre de la Transformation et de la fonction publique, Stanislas Guerini, la semaine dernière, qui devraient calmer l’exaspération grandissante dans les hôpitaux. Pour l’infirmier en psychiatrie, l’augmentation annoncée de 1,5% du point d’indice de la fonction publique est un nouveau « crachat au visage ».

« Être prêts pour la rentrée ! »

Même si la journée du 20 juin a objectivement été « peu suivie », le syndicaliste CGT insiste que cette journée doit aussi « permettre de tirer les bilans et de préparer correctement la rentrée pour gagner car la colère est bien présente ».

Alors qu’une nouvelle vague de grève s’est ouverte, dans le contexte du mouvement contre la réforme des retraites, autour de la question des salaires, une porte s’ouvre pour généraliser une mobilisation d’ampleur de l’ensemble des acteurs du monde du travail. « On a vu que les dernières grèves victorieuses ont été des grèves reconductibles, comme à Verbaudet. Avec l’inflation, ce ne sont pas que les travailleurs de l’hôpital qui réclament des augmentations de salaires, c’est tous les secteurs. C’est pour cette raison qu’on ne peut pas se contenter de négocier boite par boite comme le voudraient les directions syndicales mais qu’il faut construire un mouvement d’ensemble autour de la question des salaires. » défend Gilles.

A l’image de la solidarité qui s’est exprimée pendant la bataille des retraites, entre étudiants et travailleurs, ou encore face à la répression, il est nécessaire de construire des liens entre les différents secteurs de la jeunesse, du monde du travail pour défendre l’hôpital public. « L’hôpital est un bien commun qu’il faut défendre tous ensemble. Quand on commence à converger, ça permet d’accentuer le rapport de force, de nouer des liens mais aussi d’élargir le mouvement et nos revendications » conclue l’infirmier.


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