Crédit photo : Zakaria Abdelkafi / AFP
Après avoir passé un appel d’offre pour 1100 viseurs de LBD à Noël, le gouvernement continue à renforcer son arsenal répressif. Le 14 mars, un appel de marché public était publié dans le bulletin officiel pour « fourniture de munitions cinétiques de défense unique (MDU) de calibre 40 mm au profit des forces de sécurité intérieure ».
Comme le rappellent les journalistes du service Checknews de Libération, cette commande de 170 000 munitions de LBD (dont 10 000 « munitions marquantes »), intervient dans le contexte où de nombreuses voix se sont élevées contre l’usage de cette arme. A tel point qu’en janvier, une commission d’enquête parlementaire avait proposé de restreindre l’usage des LBD face aux « mouvements de foule ».
Proposition vite balayée par Gérald Darmanin, qui a insisté sur le fait que « les LBD doivent rester utilisables », et en avançant que « lors des sept dernières grandes manifestations sur le ressort de la préfecture de police de Paris, seuls 24 tirs de LBD par les forces de l’ordre ont été recensés » . Un argument particulièrement bancal puisque depuis un an, les restrictions des libertés au prétexte de la crise sanitaire ont considérablement réduit l’afflux des manifestants les jours de mobilisation.
En réalité, ce renforcement de l’arsenal répressif d’Etat s’inscrit dans la continuité des mesures autoritaires et liberticides imposées par le gouvernement. De la loi sécurité globale à la loi islamophobe contre le séparatisme, qui vont de pair avec des attaques sur le plan économique et des plans de licenciements massifs qui touchent actuellement des milliers de travailleurs, le gouvernement se prépare aujourd’hui a réprimer une colère profonde provoquée par l’ensemble de ses attaques.
