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Mouvement ouvrier

Les travailleurs d’Alstom à Belfort en grève : « Il faut se battre pour conserver nos acquis »

Mardi 9 janvier, près de 110 salariés d’Alstom sur le site Belfort, spécialisé dans la construction de locomotives, se sont mis en grève. Une grève reconduite ce 10 janvier pour protester contre la suppression de 11 jours de RTT.

Élian Palmeran

11 janvier

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Les travailleurs d'Alstom à Belfort en grève : « Il faut se battre pour conserver nos acquis »

Crédit photo : Facebook / CGT Alstom

Mardi 9 janvier, près de 110 salariés d’Alstom sur le site Belfort, spécialisé dans la construction de locomotives, se sont mis en grève. Une grève reconduite ce 10 janvier pour protester contre la suppression de 11 jours de RTT.

La direction d’Alstom Belfort aura attendu les vacances de Noël pour annoncer la décision : le passage de 23 à 12 jours de RTT sous couvert d’une baisse du temps de travail de 39h à 37h. Or, comme nous l’indique Eddy Cardot, délégué syndical CGT, cette baisse ne représente que 20 minutes de gagnées chaque jour : « Les salariés ne peuvent pas en profiter pour leur temps libre, puisque les 20 minutes il les passent quoi qu’il en soit à l’intérieur de l’entreprise ».

La raison invoquée par la direction est celle de la compétitivité, Eddy Cardot explique « Ils nous disent qu’ils ferment trop de jours ». Pourtant un accord prévoyait « que les jours RTT devaient être positionnés soit le lundi ou vendredi, ce qui permettait qu’il y ait toujours du monde dans l’entreprise. Mais cela fait plusieurs années que la direction désorganise ce fonctionnement ».

Alors que le 13 décembre 2023 lors du CSE, l’ensemble des membres ont émis un avis défavorable sur cette décision. Mais la direction leur a répondu avec mépris, en mettant en place leur projet malgré tout. L’intersyndicale CGT, CFDT, CFE-CSG a donc appelé à une grève le mardi 9 janvier qui a ensuite été reconduite pour le lendemain suite au vote des salariés en assemblée générale. L’intersyndicale s’oppose à la suppression des 11 jours de RTT. « Il faut sans cesse se battre pour conserver nos acquis » déplore le délégué syndical CGT.

Une offensive d’autant plus scandaleuse qu’elle vise spécifiquement les 300 ouvriers et techniciens de support du site, épargnant les cadres. Une attaque durement ressentie alors que les conditions de travail à Alstom sont déjà difficiles. « On a des managers qui viennent de l’automobile qui voudraient nous appliquer leurs méthodes et nous faire travailler à la chaîne » explique Eddy Cardot. Et d’ajouter : « ça devient de plus en plus compliqué, avec les restrictions pour l’économie de l’énergie on travaille avec des températures froides sous prétexte de restrictions budgétaires ».

Le site avait déjà connu des précédentes mobilisations sur les salaires par exemple. On peut également citer l’importante mobilisation en 2016 contre la fermeture du site. A l’époque, tous les salariés d’Alstom Belfort étaient menacés et la mobilisation avait généré un important mouvement de solidarité, avec près de 5000 personnes dans les rues de Belfort pour protester contre la fermeture.

Face à des conditions de travail qui se dégradent, à un patronat qui cherche à faire payer les travailleurs au nom de la « compétitivité », les salariés de Belfort montrent la voie à suivre : celle de la grève. Leur mobilisation est légitime et doit s’étendre au reste des salariés d’Alstom pour arracher des revendications qui vont au-delà de la défense des jours de RTT spécifique à l’usine de Belfort.


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