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Manu dans les colonies

Macron à Mayotte : un discours sécuritaire et un engouement populaire plus que relatif

Ce mardi 22 octobre, Emmanuel Macron a été accueilli par une foule clairsemée à Mamoudzou (Mayotte). Un engouement populaire plus que relatif, alors que le chef de l'Etat a remis au centre la question sécuritaire et de l’immigration.

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Crédits photo : AFP

Quelques centaines, tout au plus un millier, de Mahorais ont accueillis Emmanuel Macron, ce 22 octobre à Mamoudzou pour le déplacement présidentiel à Mayotte. En bon colon qui se respecte, le président français a scandé le slogan « Maoré na Farantsa pakatcho ! Farantsa na Maoré pakatcho ! », «  Mayotte avec la France pour toujours ! La France avec Mayotte pour toujours ! ». Une référence directe à la revendication portée par les Comores depuis son indépendance de 1975 : « Mayotte sera comorienne à jamais ».

Venu redorer son image sous le soleil des colonies, Emmanuel Macron a lancé sa visite par la rencontre des forces de gendarmerie, de la police et de la police des frontières regroupées au sein du dispositif Shikandra, chargé de la lutte contre l’immigration clandestine. Une volonté de marteler sa posture sur ce terrain, dans la lignée du tournant islamophobe de l’exécutif dans l’hexagone.

Mamoudzou militarisée, des opposants arrêtés

A Mayotte aussi, Macron joue la carte de la surenchère sur le terrain de la répression. Mamoudzou a ainsi été transformée en véritable bunker, qui a vu ses rues totalement militarisées pour éviter le moindre contact avec toute forme de contestation. Il faut dire que les pompiers Mahorais avaient donné le ton, en informant publiquement de leur refus de protéger Macron lors de sa visite, en réponse à la répression qu’ont subi leurs collègues dans l’hexagone le 15 octobre dernier.

Mais ce n’est pas tout. Selon les informations du Monde, un filtrage sévère avait été mis en place pour assister au meeting du président. Pire, Estelle Youssouffa, présidente du Collectif des citoyens de Mayotte, a été interpellée avant même de pouvoir pénétrer dans le périmètre et s’est vu signifier, au commissariat, une plainte pour « rébellion ». Ambiance.

Loin des plusieurs milliers de Mahorais qui avait accueilli Jacques Chirac en 2001, Nicolas Sarkozy en 2010 ou encore François Hollande en 2014, c’est donc un petit millier de personne qui a assisté au meeting de Macron. Toujours selon le Monde, les applaudissements de la foule se sont faits rares et timides. Ainsi, selon le journal, l’annonce d’un plan de 1,6 milliard annoncé par la maxime « la France, c’est la sécurité, la France, c’est la santé, la France, c’est l’école, ce sont des chances données à Mayotte pour réussir », par exemple, n’a guère soulevé d’enthousiasme.

Pour l’opération « redorage de blason », il faudra donc repasser. Mayotte, qui a connu un épisode de grève générale en février / mars 2018, a témoigné ce mercredi sa méfiance et sa réticence envers Emmanuel Macron.


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