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Salaires, conditions de travail, répression

Monde du travail. Black-out médiatique et mobilisations persistantes

Romain Baron Ce n'est pas parce que médias et puissants, patrons et gouvernants, poursuivent leur politique de la terre brûlée sans que des résistances d'ampleur n'aient pu encore enrayer Lois Macron et Rebsamen, ou politique sécuritaire et caporalisation des relations de travail, que les travailleurs ne se mobilisent pas en ce moment. Rien qu’au mois de juin, on recense au moins 500 grèves du monde du travail dans l’Hexagone.

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Pour le seul mois de juin, on recense au moins 500 grèves du monde du travail dans l’Hexagone. Du côté secteur privé, qui en totalise la majorité, c’est avant tout la défense des salaires et des conditions de travail ainsi que la colère contre les effets dévastateurs des plans d’austérité, les licenciements et délocalisations, qui constituent les mots d’ordre. Côté public, ce sont aussi les conditions de travail, surtout sous l’angle des effectifs manquants, des moyens insuffisants, dans les collectivités et l’hôpital public (mais aussi le plan Hirsch) en particulier, mais aussi dans les transports, qui sont avant tout pointées du doigt. On note aussi l’augmentation tendancielle des arrêts de travail contre le management brutal, symptôme peut-être de l’augmentation des cas de répression, qui est notoire, mais sûrement encore plus du fait que les travailleurs en ont assez de se faire menacer, humilier quotidiennement, voire sanctionner pour le simple exercice, par exemple, du droit de grève (comme à La Poste) par les petits chefs et les managers.

Les médias occultent, mais les directions syndicales ?

Des centaines de grève en un seul mois, donc, et pourtant rien ne filtre dans les médias, qui embrayent docilement – on doutera que ce soit par ignorance – sur la volonté gouvernementale et patronale de rendre invisible ce fourmillement de luttes, ce qui est la meilleure façon de les isoler.

Mais on ne peut pas dire que les appareils syndicaux ou politiques de la gauche fassent tout leur possible pour les faire sortir de l’anonymat et de l’isolement et les faire converger et s’appuyer mutuellement. L’atonie de l’extrême-gauche, dans son ensemble, n’est pas naturellement un atout, ni pour exercer la pression sur ces directions qui serait nécessaire, ni pour assurer elle-même le soutien et proposer des alternatives à cette atomisation qui les frappe.

Luttes perlées ou luttes persistantes ?

Certes nous sommes loin de mobilisations qui s’imposeraient sur la scène politique en raison de leur caractère massif (comme celle des cheminots, il y a an) ou de leur impact direct, y compris symbolique, sur l’appareil économique hexagonal (comme, par exemple, celles des pilotes d’Air France en début d’automne 2014). Mais cela ne veut pas dire que les grèves ne sont pas victorieuses ou qu’elles soient capables de faire reculer en partie les directions (par exemple à La Poste), ou qu’elles mettent le gouvernement sur la sellette (la tête de Hirsch continue d’être branlante face à la mobilisation dans l’AP-HP). Plus largement, la combativité dont ces travailleurs en lutte font preuve, leur rejet de la précarité et des salaires de misère,sont autant de symptômes d’une colère qui s’enracine, et qui ne manque que de perspectives pour essaimer.

On se souvient de cet article du Monde de mars 1968, qui s’intitulait « Quand la France s’ennuie ». Patrons, gouvernants, méfiez-vous de l’eau qui dort…


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