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Soutien à la Palestine

Nanterre. Une vague de mails anonymes pro-Israël demande l’interdiction d’une journée pour la Palestine

Après Sciences Po la semaine dernière, l’université Paris Nanterre est la nouvelle cible des soutiens inconditionnels à Israël, qui cherchent à faire interdire la tenue d’une journée de sensibilisation sur le génocide à Gaza. Des intimidations à l'image de l’offensive d'ampleur qui touche les universités.

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Nanterre. Une vague de mails anonymes pro-Israël demande l'interdiction d'une journée pour la Palestine

Crédit photo : Ferdinand Feys, Licence Creative Commons 2.0

C’est une pluie ininterrompue de courriels qui a déferlé ce lundi soir dans les boites mails de la présidence de l’université Paris-Nanterre. L’objet de ce déluge ? L’organisation, ce jeudi 21 mars, d’une journée de sensibilisation sur le génocide à Gaza, organisée par des syndicats de personnels de l’université et par le Comité Palestine de Nanterre. Les mails accusent l’évènement, et notamment la conférence prévue l’après-midi, d’être « politisée, antisioniste et à charge contre Israël ». Ces centaines de mail, arborant de fausses identités, n’ont qu’un objectif : utiliser l’intimidation pour faire annuler l’évènement.

Et pour cause, les intervenants de cette table ronde, des juristes et des chercheurs, documentent depuis des années les crimes de guerre de la colonisation Israélienne en Palestine. En ce sens, Taher Labadj, économiste à l’Institut Français du Proche Orient de Jérusalem et spécialisé dans la spoliation économique produite par le colonialisme en Palestine, et Franck Romano, professeur de droit international à Nanterre qui a intenté une action en justice contre Israël devant la Cour Pénale Internationale (CPI), sont nommément visé dans ces courriels.

Ces pressions contre les universités et le mouvement palestinien ne sont pas nouvelles, et s’inscrivent dans une offensive bien plus importante de criminalisation de toute forme de soutien à la Palestine et de dénonciation du génocide en cours à Gaza. L’intense campagne mensongère, et les nombreuses menaces de l’exécutif et de la classe politique contre la mobilisation des étudiants de Sciences Po, il y a quelques jours seulement, en témoigne parfaitement. En ce sens, la campagne d’intimidation des soutiens d’Israël à Nanterre s’appuie sur cette vague de calomnies, que Macron et Attal ont tenté d’ériger en campagne nationale pour décrédibiliser les soutiens à la Palestine.

Comme nous le soulignions dans nos colonnes, « Lutter contre les voix qui, dans les universités, contestent l’ordre établi, le colonialisme, dénoncent le génocide en cours à Gaza, et la politique impérialiste de la France qui soutient coûte que coûte Israël : voilà de quoi la répression qui s’abat contre les étudiants de Sciences Po est le nom. Une rhétorique bien connue de l’enseignement supérieur ces dernières années, des procès en « islamophobe-gauchisme » de Frédérique Vidal à l’obsession du wokisme par Jean-Michel Blanquer. »

C’est une répression à laquelle l’université Paris Nanterre n’est pas étrangère. En décembre 2023, des pressions similaires étaient excercées alors que la presse de droite lançaient des accusations en antisémitisme contre le mouvement palestinien de la fac. Des accusations qui ont conduit à la venue de la ministre de l’Enseignement supérieur pour amplifier cette cabale et appeler à un règlement répressif envers le soutien à la Palestine, visite suite à laquelle la présidence de l’université avait interdit la tenue d’une table ronde sur la Palestine organisée par les étudiant-es membre du Comité Palestine de la Nanterre. Une interdiction qui ne manque pas de contraster avec la tenue, ce lundi 18 mars, d’une réunion publique organisée par la Mission égalité de l’université, intitulé « Antisémitisme et antisionisme : quels rapports ? » qui avait pour objectif de chercher les liens entre antisémitisme et antisionisme. Un amalgame honteux, et une instrumentalisation de la lutte contre l’antisémitisme afin de faire taire le soutien à la Palestine.

A rebours de ce climat d’intimidation contre les soutiens de la cause palestinienne, le Poing Levé lutte à l’université de Nanterre pour faire entendre la voix des étudiants anti-impérialistes, qui s’opposent depuis leurs lieux d’études au génocide en cours. C’est pour défendre cette voix, et porter le projet d’une Université ouverte à toustes, débarrassée de toute forme d’oppression, qu’elles soient racistes, antisémites, impérialistes ou patriarcales que Le Poing Levé se présente aux élections de l’université Paris Nanterre, ces 26 et 27 mars, pour porter une liste anticapitaliste et révolutionnaire.


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