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Xénophobie

Rennes. La mairie PS envoie la police intimider le camp de migrants des Gayeulles avant son expulsion

Alors que 218 personnes exilées vivent depuis plusieurs mois dans le parc des Gayeulles à Rennes, le tribunal administratif, saisi par la mairie, a annoncé l’expulsion ce vendredi. Deux jours avant cette échéance, la mairie lance une opération d’intimidation du campement.

Jules Bodin

13 septembre 2023

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Rennes. La mairie PS envoie la police intimider le camp de migrants des Gayeulles avant son expulsion

Crédit photo : Rennes. Rassemblement en soutien, le 6 septembre dernier, aux exilés qui vivaient dans le parc de Gayeulles. @LePoingLevéRennes

Une semaine jour pour jour, après que l’inter organisation de soutien aux personnes exilé.es ait organisé une manifestation qui a réuni près de 200 personnes pour exiger des solutions de relogement pour les 218 personnes exilées vivant au Parc des Gayeulles, en tente, sans eau ni électricité. Ce matin, à partir de 8h45, au minimum quatre fourgonnettes de police municipale étaient déployées pour « proposer des solutions » de relogement, suite à un recensement opéré pendant l’été.

Cette opération fait suite à la décision du tribunal administratif d’ordonner sa fermeture ce vendredi, qui fait suite au dépôt d’un référé par la Ville de Rennes. Bien que la préfecture tente de se justifier en expliquant « nous ne sommes pas dans une opération d’évacuation, nous ne sommes pas dans la contrainte », il apparaît clairement que cette manœuvre, mobilisant des effectifs policiers est une intimidation en règle pour forcer des familles précaires à accepter des « solutions » insatisfaisantes, mais aussi pour démoraliser et diviser le campement et ses soutiens avant l’expulsion de vendredi.

Au final, ce sont 110 propositions de relogements qui seront proposées, soit moins de la moitié du camp, et à Saint-Brieuc, soit à plus d’une centaine de kilomètres de Rennes.

« Le problème est éternellement le même : campement, gymnase, relocalisation… et après on recommence »

Comme nous le confiait la semaine dernière Armelle, militante de longue date au MRAP (Mouvement contre le racisme et pour l’amitié entre les peuples), cette situation n’est pas nouvelle. Depuis de très longues années, la mairie laisse faire l’installation des personnes sans-papiers au Parc des Gayeulles pendant l’été, et l’expulse brutalement à la rentrée. Ensuite, une traque s’installe jusqu’à fin octobre, où des solutions de relogement inefficaces sont trouvées. « La vie à l’hôtel, c’est intenable pour une famille, pour des enfants qui vont à l’école... » nous confie-t-elle.

Malgré tout, toujours selon nos sources, l’ampleur et la violence de la traque s’accroît depuis 2019. Une situation qui ne s’est pas arrêté avec la pandémie, où des expulsions, l’emprisonnement en centre de rétention et autres mesures coercitives et traitement inhumains ont continué, comme nous le confirmait une étudiante en droit au pic de la pandémie.

Ce nouveau coup de pression contre un campement d’exilés vient illustrer l’hypocrisie de la politique de la mairie. Cette dernière cherche à afficher un visage progressiste sur la question, et déclarait par exemple en mai « À Rennes, nous avons fait le choix d’accueillir parce que nous sommes portés par des valeurs humanistes. ». Une affirmation scandaleuse quand on sait que, rien qu’à Rennes il existe 9000 logements vacants que la mairie pourrait réquisitionner et qu’elle permette de mettre, chaque année, des familles à la rue, afin de laisser la spéculation immobilière suivre son cours

Cette politique n’impacte pas seulement les personnes migrantes, puisqu’elle provoque une véritable crise du logement à Rennes, qui touche particulièrement les populations précaires, comme les personnes migrantes mais aussi les étudiants : seulement 1 demande de logement CROUS sur 4 aboutit à un logement, et le directeur du CROUS Bretagne estime qu’il manquerait 1500 logements étudiants.

Face à la politique xénophobe de la mairie, exigeons la régularisation de toutes et tous. Pour lutter contre la pénurie de logement dont la mairie est complice, exigeons la réquisition des logements vides pour toutes et tous !


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