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19 janvier

Toulouse. 50 % de grévistes à Tisseo, « il faut arriver à arrêter toute l’économie » !

A Tisseo, dans le secteur des transports à Toulouse, plus de 50% des travailleurs sont en grève. Après une première journée de mobilisation réussie, la volonté d'élargir la grève et l'urgence d'un vrai plan de bataille sont dans toutes les têtes.

Joël Malo

19 janvier 2023

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Depuis hier, les habitants de Toulouse et de ses environs sont prévenus par Tisseo : il y aura de fortes perturbations sur les transports en commun. Et pour cause, le taux de grévistes monte à 50 % pour cette première journée de grève contre la réforme des retraites. Les grévistes ont tenu des piquets devant les trois dépôts de la société et tracté aux collègues qui poursuivaient le travail pour les convaincre de se joindre à la mobilisation. Sur le dépôt d’Atlanta, sur 300 salariés, 144 sont en grève, tandis qu’à la maintenance du dépôt de Colomiers, on recense 100 % de grévistes !

Le taux de grévistes pourrait même être encore plus haut, certains salariés ne se mettant en grève qu’à partir de 9 heures, afin de se rendre à la manifestation.

Une mobilisation plus large que d’habitude sur des journées nationales comme celle-ci, alors même qu’il n’y a eu qu’une semaine pour construire la mobilisation. Comme dans de nombreux endroits du pays, pour certains salariés, c’est la première fois qu’ils se mettent en grève face à une attaque du gouvernement.

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Dans la bouche de nombreux grévistes, en plus de l’attaque sur les retraites, revient vite le problème des salaires trop bas pour faire face à l’inflation : « C’est un ras-le-bol général » nous confie un syndiqué CFDT. « Avec l’inflation on tient plus, c’est pas normal, on devrait pouvoir vivre de notre travail ! »

Même son de cloche auprès du délégué CGT, Stéphane Chapuis pour qui « aujourd’hui c’est les retraites mais derrière y a le pouvoir d’achat, l’inflation ».

« La mobilisation d’aujourd’hui concerne les retraites, mais pas que ! » abonde Nicolas, mécanicien au dépôt de Colomiers. « Ca fait quelque temps que le gouvernement nous prend pour des andouilles avec la hausse du carburant et des prix en général, et les salaires ne suivent donc on s’en sort plus ! »

A Tisseo, l’ouverture prochaine de Négociations Annuelles Obligatoires (NAO) reposera fortement la question des salaires. Mais alors qu’un grand mouvement d’ensemble se dessine, il y a une certitude : seul un mouvement national donnera la possibilité de gagner des augmentations de salaire au-dessus de l’inflation, là où les négociations boîte par boîte ne permettent que de gagner quelques pourcents, les patrons profitant de la division entre les différentes entreprises.

Pour les différentes personnes interrogées sur le piquet, une seule solution : « bloquer le pays une fois pour toutes ». Pour Nicolas, l’idéal serait « de faire deux, trois journées de grève d’affilée » en ayant bon espoir que le cocktail retraite/inflation puisse mobiliser largement. « Si ça continue comme ça, c’est plutôt bien parti ! »

Un plan que la CGT-Pétrole a proposé à l’ensemble des autres syndicats, et avec lequel, Stéphane se trouve en accord : « Pour faire reculer sur une réforme comme ça, on l’a vu par le passé, il faut des mobilisations fortes. » Le syndicaliste appelle à une mobilisation permanente, en montant crescendo : « Aujourd’hui c’est une journée test, mais il faut arriver à arrêter toute l’économie ! »

Un syndiqué sur le piquet partage le même souhait : « il faut une grève illimitée, moi j’ai pas trop confiance, tu vois, dans les confédérations... Mais il faut qu’ils organisent une grève illimitée ! »

Dans l’ensemble du pays, dans de très nombreuses boîtes, beaucoup espèrent aussi pouvoir construire un mouvement du tous ensemble, sur la durée pour faire mordre la poussière à Macron et aux patrons sur tous les points : retraites, salaires, conditions de travail etc.

L’intersyndicale doit entendre l’appel de ces grévistes et appeler à plusieurs journées de grève d’affilée qui permette de construire une véritable grève reconductible.

A lire : Grève massive dans les raffineries : « il faut que l’intersyndicale prépare la grève reconductible »


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