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Patrons-voyous

Toulouse. Les ex-salariés d’une boulangerie « bio » se mobilisent pour faire respecter leurs droits

Ce samedi 1er octobre avait lieu un nouveau rassemblement à l'appel de la CNT devant la Boulangerie Patalevain à Toulouse. Plusieurs ex-salariés se mobilise contre un patron qui méprise les droits des travailleurs malgré tout le vernis « progressiste » qu'il donne à son commerce.

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Crédits photos : Révolution Permanente Toulouse

Depuis le mois de mai, trois ex salariés sont en conflit avec le patron de la boulangerie Patalevain à Toulouse. Ce dernier leur doit plus de 5 000 € de salaire d’après les calculs du syndicat CNT qui suit le conflit. Cette action avait pour but d’accentuer la pression sur le patron en invitant d’autres organisations locales à venir soutenir la mobilisation et en signant une tribune unitaire dénonçant la situation.

Le patron de la boulangerie se plaît à mettre en avant le « Bio » et les valeurs « solidaires » de son commerce, s’étant développé une clientèle sensible à des offres alternatives à la grande distribution et l’industrie agro-alimentaire. Seulement, les labels « Bio » et autres mentions solidaires ne peuvent pas être des excuses pour prendre à la légère les droits des salariés. En effet, en plus des impayés, un certain nombre d’infractions au code du travail ont été relevées par la CNT, notamment des contrats ne correspondant pas à la réalité des heures effectuées, mais aussi des licenciements et ruptures conventionnelles irrégulières, avec certaines indemnités de fin de contrat non payées. Des infractions que le patron reconnaît sans pour autant débloquer quoi que ce soit à la situation. L’installation d’une caméra de vidéosurveillance pour filmer les salariés fait également l’objet de controverse, la réglementation en vigueur pour son installation n’ayant pas été respectée.

Comme le rappelle Gaëtan Gracia, militant Révolution Permanente et syndicaliste CGT dans la sous-traitance aéronautique, lors de son intervention au rassemblement de soutien, quelles que soient les circonstances, à la fin, c’est des salariées qui ne sont pas payées. Et c’est la base de toute solidarité ouvrière que de soutenir tous les travailleurs contre toute forme d’exploitation.

Ce conflit local est représentatif de la situation dans les très petites entreprises où, souvent, les patrons prennent des libertés avec les droits de leurs salariés, jouent sur leur confiance en laissant croire à une certaine « horizontalité » des rapports dans l’entreprise alors que ce n’est qu’un moyen insidieux d’user de sa position de domination. Les salariés y sont livrés à eux-mêmes, la plupart du temps sans organisations syndicales ni informations sur leurs droits. A cela, s’ajoute la lourdeur des démarches judiciaires décourageant ceux qui souhaiteraient faire reconnaître leurs droits. Ces conflits entre employés de petits commerces avec leurs patrons sont totalement invisibilisés en raison de leur caractère extrêmement localisé. Pourtant, comme le conclut la tribune initiée par la CNT : « Quand on touche à l’un.e, on touche à toutes et tous ».

Enfin, la situation des anciens salariés de la boulangerie est d’autant plus problématique dans le contexte de forte inflation que nous connaissons. Si ces derniers se battent aujourd’hui pour simplement réclamer le paiement de leurs heures et faire respecter le droit du travail, l’urgence est aussi à la lutte pour de véritables augmentations de salaires et leur indexation sur l’inflation.


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