Ce mardi, lors d’une vaste opération de répression à l’encontre du mouvement écologiste au cours de laquelle 18 militants écolos auraient été arrêtés selon un communiqué des Soulèvements de la terre, 5 d’entre eux ont été mis en garde à vue au motif de leur participation à la manifestation lourdement réprimée de Sainte Soline. Ils sont poursuivis pour leur présence à la manifestation avec des chefs d’inculpation allant de « participation à un groupement formé en vue de la préparation de violences contre les personnes ou de destructions ou dégradations de biens » à « recel de vol aggravé ».

Selon France Info, l’un des manifestants interpellés, poursuivi pour « violences sur les militaires de la gendarmerie nationale », a écopé de 10 mois de prison ferme après un jugement en comparution immédiate ce jeudi au Tribunal de Niort. Il est également interdit de « séjour dans le département des Deux-Sèvres » pour cinq ans.

Un autre militant arrêté le même jour a été envoyé en détention provisoire, jusqu’à son procès le 27 juillet et risque jusqu’à 7 ans de prison. Il s’appelle Loïc, maraîcher de 28 ans. Il fait face depuis longtemps à un acharnement répressif pour son engagement écologiste, des luttes antinucléaires à ZAD de Notre Dame des Landes en passant par le G20. Pour sa participation à la mobilisation contre ce sommet, il avait déjà été condamné à 3 ans de prison ferme en 2018. Dans son portrait paru aujourd’hui, Reporterre décrit un militant « combatif », « prêt à mettre son corps entre la machine qui nous détruit et le vivant qu’il protège ». Selon sa compagne, présente lors de l’interpellation, les policiers les ont « jetés par terre », et « des armes et de la lumière étaient braquées sur sa tête ».

Cette répression judiciaire s’inscrit dans une offensive répressive globale contre le mouvement écologiste. Mercredi, en conseil des ministres, Darmanin a confirmé la dissolution des Soulèvements de la terre. Cette attaque anti-démocratique s’accompagne de vague d’arrestations massives de militants écologistes, dont certains sont encore retenus dans les locaux de la SDAT, les services judiciaires anti-terroristes. Après les violences policières à Sainte Soline, qui ont causé 200 blessés, dont certains avec le pronostic vital engagé, le gouvernement poursuit ses attaques contre le mouvement écologiste par la répression judiciaire. L’objectif du gouvernement est clair : mater les militants les plus combatifs du mouvement pour détruire la contestation de sa politique écologique. Une offensive qui fait partie des outils que mobilise Macron pour tenter de clore la séquence de colère et de contestation massives des retraites.

Ce mercredi, des milliers de manifestants ont protesté dans tout le pays contre la répression du mouvement écologiste. Cette mobilisation doit continuer pour exiger la relaxe de tous les militants et l’abandon des poursuites, et refuser la dissolution des Soulèvement de la terre. Si le mouvement écologiste est attaqué aujourd’hui, l’utilisation par le gouvernement des lois Séparatisme et Sécurité Globale pour réprimer la contestation écologiste est une attaque contre l’ensemble du mouvement social. Alors que tout en réprimant les militants écolos, Macron joue les champions de l’écologie en organisant son sommet Nord/Sud pour le climat, nous sommes du côté de ceux qui se mobilisent pour les générations futures et contre l’écocide. Solidarité avec les camarades interpellés !