Le gouvernement n’en n’est pas à une contradiction près. Alors qu’il remue ciel et terre, pour manipuler les chiffres du chômage, jouant à l’apprenti sorcier, il annonce des suppressions de postes … en tant qu’actionnaire majoritaire.

Ce jeudi sera crucial pour l’ensemble des travailleurs du fournisseur d’électricité. Lors du comité central d’entreprise d’EDF SA, regroupant environ 68.000 salariés, doit être abordée la question des nouvelles suppressions de postes qui se feront via des non-remplacements de départs à la retraite ou desdéparts « anticipés ».

Ces suppressions de postes représentent 5,8% des effectifs d’EDF SA. La moitié de ces suppressions toucheront la direction commerce (11.500 salariés aujourd’hui) : 1.500 à 2.000 postes devraient être supprimés.

Pourtant quelle que soit la manière de qualifier ces « départs » : contraints, volontaires, ou « naturels », le résultat reste le même : plus de 4000 postes sont supprimés et c’est le chômage de masse, contre lequel le gouvernement dit se battre, qui se voit, une fois de plus, alimenté.

Après la condamnation à 9 mois de prison fermes des syndicalistes de Goodyear, le gouvernement au travers de sa justice s’était déjà mis dans le premier rôle en tenant seul le banc des accusés. Il persévère en se posant comme l’Etat employeur qui met sur le carreau des milliers de travailleurs, aggravant ainsi la sentence, les suppressions de postes représentant plus du double des suppressions initialement annoncées.

Contre les suppressions de postes et la privatisation d’EDF qui s’annonce de plus en plus clairement, sous le nom de « démantèlement », la résistance se met en place. Mi-décembre déjà, l’intersyndicale (CGT, CGC, CFDT et FO) d’EDF SA organisait un mouvement de grève pour protester contre cette « ?privatisation ? », orchestrée par le gouvernement. Pour le jour du CCE de jeudi, un appel à la grève est déjà lancé par les syndicats CGT, FO et CFE-CGC pour protester notamment contre ces réductions d’effectifs.