Dans la nuit de mercredi à jeudi, des vidéos circulant le réseau social Snapchat montraient plusieurs agressions transphobes commises par un groupe d’hommes organisés. Auto-proclamé la « brigade anti-trav » (à comprendre la « brigade anti-travesti », qui désigne une insulte transphobe visant à ne pas reconnaître le genre d’une femme trans mais seulement un homme « se déguisant » en femme), celle-ci a arpenté les rues pour chasser, traquer et frapper des femmes trans.

Depuis que les vidéos ont été postés et ont tournés sur les réseaux sociaux, l’association l’Amicale des Jeunes du Refuge a lancé des appels pour reconnaître les hommes à l’origine de ces violences transphobes. Les femmes victimes ont portés plaintes jeudi matin et l’un des agresseurs a été mis en garde à vue.

Cette affaire est un cas rare, les violences et meurtres transphobes, qui sont pourtant pléthores, n’attirent d’habitude pas autant d’indignation, ne sont pas suivis par des poursuites judiciaires et restent le plus souvent inconnus. Le fait que ces événements aient été enregistré par un des agresseurs et ensuite partagé sur plusieurs réseaux sociaux, a ancré dans le marbre la très dure réalité du quotidien des personnes trans, qui est habituellement invisibilisée. 271 meurtres transphobes avaient été recensés en 2015.

L’affaire n’a pas manqué d’intéresser des élus de droite comme Geoffroy Boulard, secrétaire Les Républicains de la région parisienne qui a condamné « ces actes inadmissibles et intolérables ». Position qui frise l’insulte quand on sait que son parti, avec à sa tête Laurent Wauquiez, mène des politiques meurtrières en direction des LGBTI en coupant les subventions des centres d’accueil, en organisant des meeting contre le mariage homo (novembre 2015), ou bien en soutenant Anne Lorne, déléguée nationale de Sens Commun et pilier de la manif pour tous aux, aux élections du Conseil Régional à Lyon.