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Mise au pas de la jeunesse

De la Guadeloupe aux quartiers populaires : Darmanin soutient le couvre-feu des mineurs

Gérald Darmanin a affirmé ce jeudi 25 avril son soutien aux maires qui veulent mettre en place un couvre-feu pour les mineurs de moins de 13 ans. Après l’instauration d’un couvre-feu en Guadeloupe, le gouvernement donne le feu vert dans l’hexagone pour généraliser les couvre-feux pour les mineurs.

Lucile Dulpin

26 avril

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De la Guadeloupe aux quartiers populaires : Darmanin soutient le couvre-feu des mineurs

Crédits photo : BFM-TV

En déplacement en Aveyron ce vendredi, le ministre de l’Intérieur Gérald Darmanin a affirmé son soutien aux maires de métropole souhaitant mettre en place un couvre-feu pour les mineurs. « Je suis favorable au couvre-feu qui touche les mineurs, les mineurs ça doit être chez eux, chez leurs parents. Et les maires, qui ont la compétence pour prendre des arrêtés comme l’Etat pour empêcher ces mineurs d’être dehors, […] je les soutiens, et les préfets de la République les soutiendront. »

Cette déclaration du ministre de l’Intérieur s’inscrit dans la continuité des couvre-feu pour les mineurs mis en place en Guadeloupe la semaine dernière. Plusieurs maires de droite et d’extrême droite ont depuis emboîté le pas à Darmanin. A Béziers, Robert Ménard a signé ce lundi 22 avril un arrêté municipal stipulant que « tout mineur âgé de moins de 13 ans ne pourra, sans être accompagné d’une personne majeure, circuler de 23 heures à 6 heures sur la voie publique » dans trois « quartiers prioritaires ». De même, à Nice, Christian Estrosi (Horizons) a annoncé sa volonté de mettre en place d’un couvre-feu pour mineurs de moins de 13 sur l’ensemble de la commune, dès 20h.

Ce soutien de Darmanin aux maires qui prendrait de telles mesures vise à la généralisation du couvre-feu colonial de la Guadeloupe vers les quartiers populaires. Par ses déclarations, Gérald Darmanin apporte ainsi à ces maires, en plus de son soutien, le soutien des préfets et donc, par extension, de l’Etat, et donne le feu vert à l’ensemble des maires de France pour généraliser ces mesures autoritaires et liberticide, afin de confiner les mineurs chez eux.

Face à ces mineurs de moins de 13 ans - « on parle d’enfants de moins de 13 ans ! » comme nous rappelle M. Darmanin lui-même - le gouvernement prévoit de renforcer une nouvelle fois l’étau sécuritaire, dans la continuité de la répression inédite des jeunes des quartiers populaires qui s’était révolté suite à la mort de Nahel.

Ces mesures répressives s’inscrivent dans la continuité des mesures prises pour la jeunesse ces derniers mois, qui visent en particulier les jeunes issus des quartiers populaires. Alors qu’on parle pour l’école d’uniformes, de discipline, d’autorité, de contrat d’engagement afin de respecter les « valeurs de la République », d’élèves fichés dès le plus jeune âge et classés « fauteurs de trouble », l’objectif de la mise au pas de la jeunesse se renforce toujours plus.

Alors que la semaine dernière, Gabriel Attal déclarait, après avoir annoncé la mise en place d’une obligation de présence au collège de 8h à 18h, qu’« à 12 ou 13 ans, on n’a rien à faire dans la rue la journée », Darmanin réaffirme la volonté de ce gouvernement de contrôler chacun des déplacements des jeunes en leur interdisant la circulation dans la rue dès 20h : « Les mineurs, ça doit être chez eux, chez leurs parents. Ils doivent être chez eux, ils doivent dormir, et ils doivent aller le lendemain à l’école. »

Dans un contexte où se multiplient les attaques contre la jeunesse, les jeunes des quartiers populaires sont une fois de plus, avec ceux de Guadeloupe, les premières victimes des mesures autoritaires. Alors que la répression des quartiers populaires fait une fois de plus suite à la répression coloniale, nous devons dénoncer des attaques qui sont destinées à s’étendre, dans un contexte où les enfants, les femmes, les immigrés, les travailleurs pauvres et les sans-papiers sont en première ligne face mesures autoritaires et réactionnaires.


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