Selon un communiqué publié vendredi dans la nuit par le SDPM, qui souhaitait une amélioration des moyens en armement de la police municipale, l’entretien de jeudi dernier avec Bernard Cazeneuve a permis d’obtenir " satisfaction à cette revendication". En effet, les policiers municipaux seront désormais armés de pistolet 9 mm "probablement" de la marque Sig-Saue. D’après Philipp Alloncle, délégué aux coopérations de sécurité, un décret devrait rapidement paraître pour permettre aux communes qui le désirent d’équiper les policiers municipaux de ce type d’arme.

Décidément, même avec un grand temps de latence, il semble qu’être à la remorque du Front National soit devenu une véritable spécialité pour le gouvernement socialiste. En effet, cette annonce rappelle forcément l’affaire de l’armement des policiers municipaux de Béziers en février 2015. A l’époque, le maire d’extrême droite Robert Ménard, non affilié au FN mais proche du parti de Marine Le Pen, s’était retrouvé au cœur d’une polémique suite à cette décision et la campagne d’affichage qui l’avait suivie. Un peu plus d’un an et demi après, et à 7 mois de l’élection présidentielle, c’est au tour du gouvernement socialiste de jouer la carte de la fuite en avant sécuritaire.

Alors que les affaires de violences policières se multiplient vitesse grand V, comme l’illustre la viralisation autour du témoignage d’un doctorant-enseignant de la Sorbonne jeudi dernier, le gouvernement persiste dans sa politique autoritaire. A travers ce nouveau décret, c’est bel et bien la multiplication des contrôles aux faciès, de nouveaux morts et une restriction toujours plus forte des libertés individuelles, collectives qui sont au bout du chemin. Avec pour premières victimes, la population racisée des quartiers populaires, les militants contestataires et tout ce qui s’oppose, de près ou de loin, à la politique néo libérale du gouvernement. Un élément de plus qui rend urgent l’émergence d’un front de défense des libertés démocratiques.