Ces dernières semaines, les mobilisations s’intensifient dans la province de Jujuy, en opposition à la réforme constitutionnelle autoritaire du gouverneur Gerardo Morales. Cette dernière visait avant tout à attaquer le droit à la contestation politique ainsi qu’à renforcer le pouvoir du gouverneur de droite avec le soutien d’une partie de l’opposition rattachée au gouvernement fédéral péroniste (PJ). Une réforme qui ne passe pas et qui a eu pour conséquence une mobilisation importante dans la province, où des enseignants, des membres des peuples originaires locaux ainsi qu’une partie de la population sont en première ligne. La mobilisation pourrait bien avoir des effets très rapides sur l’ensemble du pays.

Le gouverneur Gerardo Morales se voit déjà comme futur candidat à la vice-présidence argentine pour l’année prochaine aux élections fédérales. Pour montrer l’exemple de ce dont il serait capable pour réprimer la population et appliquer les plans austéritaires demandés par le FMI ainsi que l’appropriation des territoires remplis de Lithium au nord du pays, le gouverneur a lancé une répression féroce contre l’ensemble des manifestants. Aujourd’hui, la répression a atteint un nouveau stade avec plusieurs blessés graves et de nombreuses arrestations, y compris plusieurs référents des Droits Humains qui ont été brutalement réprimés puis mis en détention.

La police de Gerardo Morales réprime brutalement les manifestations qui se déroulent en refus de sa réforme constitutionnelle totalitaire, qui, avec des marches, des piquets et des grèves, a été rejetée par les habitants de Jujuy pendant des semaines et est totalement illégitime.

La répression a déjà fait de nombreux blessés. Parmi eux, Nelson Mamani, a été transporté en ambulance dans un état critique.

Pendant ce temps, les mobilisations se poursuivent à San Salvador et il y a des coupures dans différentes parties de la province. La Police Montée, véritable symbole de la répression des mobilisations de 2001 contre la crise économique et le président De La Rua a été utilisée dans les rues de San Salvador de Jujuy avec des images de terreur.

Le gouverneur de la province de Jujuy a récemment été dénoncé successivement par la Cour International des Droits de l’Homme, Amnesty International et de nombreuses organisations pour les Droits Humains argentines. Il cherche à faire porter la responsabilité de la situation à l’actuel président Alberto Fernandez, sa vice-présidente Cristina Kirchner ainsi que l’extrême-gauche argentine. Pourtant, si l’extrême gauche est actuellement en première ligne de la dénonciation et des manifestations contre Morales et sa réforme autoritaire, le parti péroniste de gouvernement a quant à lui largement voté la réforme au sein du parlement provincial de Jujuy. De leur côté, les centrales syndicales d’enseignants et la CGT de Jujuy ont appelé à une grève dans l’ensemble de la province. Il faut un véritable plan de bataille national contre Gerardo Morales et sa réforme !

Nous apportons toute notre solidarité à nos camarades du PTS argentin, organisation sœur de Révolution Permanente, et à l’ensemble des manifestants interpellés. De la France à l’Argentine, leur violente répression ne fera jamais taire notre colère. Solidarité ! Plus que jamais il faut une mobilisation générale pour s’opposer à la répression et faire retirer la réforme de Morales !