Alors que le meeting touchait à sa fin et que le public, visiblement en pleine ferveur tricolore, s’est levé pour entonner la Marseillaise, Max, 19 ans, accompagné d’un ami, s’est vu vivement interpellé pour son manque d’ardeur patriotique. En effet, alors que jusqu’ici il n’était venu que pour « voir et écouter », il ne se doutait pas qu’il lui faudrait aussi participer ou dégager manu militari. N’ayant donc pas souhaité se lever pour chanter, contrairement au reste de l’auditoire, cette audace frondeuse fut vite relevée par un homme qui lui demanda s’il n’était pas « fier d’être français ». L’étudiant fut donc emmené sans ménagement dans un couloir à l’abri des regards pour subir plusieurs coups par quatre personnes. Coups dans les testicules, pieds sur la tête, insultes, Max a déposé plainte après avoir fait constater ses blessures par un médecin.

Si la direction de Micropolis où s’est tenu le meeting dément toute responsabilité, les agents de sécurité n’assurant que la gestion des files d’attente, il semble que le service d’ordre des Républicains soit moins angélique. En effet, la sécurité au sein de la salle était assurée par le parti lui-même, avec des bénévoles sympathisants ou ayant leur carte à LR.

Difficile donc de penser que cette agression n’est qu’un regrettable incident, dû à quelques individus un peu trop zélés. Ces pratiques, dignes d’une milice, traduisent surtout le niveau de violence programmatique que Fillon veut nous imposer, et que nous imposent déjà ses militants. D’autant plus que ces derniers temps, sa campagne tend à s’arc-bouter sur des thématiques plus identitaires, comme le prétendu « racisme anti-Blancs », et qu’il ne se cache plus de collaborer avec des homophobes convaincus comme Samuel Lafont, militant anti mariage pour tous. Avec Fillon, nul doute que ce sera « la France, tu l’aimes ou tu la quittes ».