C’est par un amendement au Projet de Loi de Finances 2016 que le gouvernement compte modifier le calcul des APL, et économiser plus de 100 millions d’euros, dans la continuité de ses politiques « austéritaires ». Plus précisément, selon l’UNEF et la Fage, les modifications porteraient sur deux points :

Premièrement, la mise en place d’un plafond de loyer à partir duquel les aides seraient dégressives. L’UNEF estime que la dégressivité commencerait à partir d’un loyer de 800€ ou 490€ par étudiant en cas de colocation. Une logique qui, bien que présentée comme empêchant les plus riches de toucher les APL, affectera surtout les étudiants parisiens dont les loyers atteignent facilement ce palier, ou les étudiants en alternance qui touchent souvent entre 700€ et 1200€.

Deuxièmement, le gouvernement prévoit de modifier le mode de calcul pour les jeunes travailleurs précaires (CDD, Interim) de moins de 25 ans et touchant moins de 1290€/mois. Ce nouveau calcul ne prendrait pas en compte le N-2, de l’avant dernière année, mais les revenus actuels. Autrement dit, c’est la suppression de ce qui servait - un peu - à pallier la précarité de la période d’insertion, celle où l’on vient de finir ses études et où l’on va de jobs précaires en période de chômage en attendant de trouver un emploi correspondant à notre niveau de qualification.

La dernière tentative d’attaque aux APL remonte à moins d’un mois, mais le gouvernement avait dû reculer, moins par crainte des organisations étudiantes malheureusement, que parce qu’à l’approche des régionales, sa communication malheureuse faisait le bonheur du FN. En effet, Le Pen et ses amis dénonçaient la "préférence étrangère" du gouvernement, qui voulait économiser 225 millions sur le dos des français pour aider les migrants. Une conception qui s’inscrit dans la droite ligne de son programme de "préférence nationale" pour les logements sociaux, comme si les migrants étaient logés au détriment des français...

Le FN a d’ailleurs aussi dénoncé l’attaque actuelle dans un communiqué, dans la continuité d’un FN qui tente d’apparaître comme plus social. Même s’il prend bien soin de ne pas être trop clair dans son programme, le désir de "refonte" et "d’éviter les frais abusifs" laisse songeur…