Pas d’animations estivales cet été au Blanc-Mesnil en Seine-Saint-Denis. Thierry Meignen, président de la majorité municipale de la commune et sénateur LR a décidé qu’il fallait réaliser des « économies » suite aux émeutes de ces dernières semaines. Beach Mesnil, station balnéaire éphémère qui devait se dérouler du 15 juillet au 6 août, ainsi que le bal et le feu d’artifice du 13 juillet sont dont annulés.

Sur Twitter, Thierry Meignen explique en outre : « les familles des émeutiers identifiés à ce jour ne bénéficieront plus des prestations municipales » et prévient que « les 3000 tickets loisirs de la région Île-de-France pour accéder aux bases de loisirs seront distribués avec la plus grande vigilance ». Avant de conclure : « il est temps que cette poignée de connards cesse de nous pourrir la vie ». Des menaces qui annoncent un renforcement de la discrimination de la part services municipaux contre les familles dont les enfants sont soupçonnés d’avoir participé aux émeutes.

Alors que près d’un habitant sur deux au Blanc-Mesnil ne partira pas en vacances faute de moyens suffisants, le maire LR propose de charger toujours un peu plus des parents et leurs enfants déjà acculés par la précarité. Une attaque qui passe par le renforcement de la criminalisation des quartiers populaires, à grand renfort de répression et de mesures punitives, et qui s’inscrit dans la lignée de la cabale réactionnaire initiée par le gouvernement, la droite, et l’extrême-droite contre les parents de quartiers populaires.

Aidé d’un matraquage médiatique permanent sur les « pillages » et les « saccages », le gouvernement a déjà déployé une répression policière et un traitement judiciaire d’exception. Pour l’accompagner, il pourra compter sur les élus de droite et d’extrême droite qui rivalisent d’inventivité pour faire payer aux quartiers populaires d’avoir osé se soulever. Jusqu’au ridicule. Au Blanc-Mesnil, ce seront d’abord les jeunes enfants qui paieront les pots cassés de la surenchère répressive à l’œuvre.