À l’Université Bordeaux Montaigne, les collectifs Le Poing Levé et Du Pain et des Roses se présentent aux élections étudiantes qui doivent se tenir du 27 au 28 mars. Cependant, la fac a censuré la profession de foi de la liste pour son soutien au peuple palestinien.

Pour la fac il est problématique d’affirmer vouloir « organiser une solidarité active et visible au peuple palestinien dans l’université ». La direction de la fac a exigé la suppression de la mention « dans l’Université », et plus profondément remet en cause notre soutien au peuple palestinien en avançant qu’il s’agirait d’une « cause étrangère aux élections étudiantes ». L’université voudrait de cette manière dépolitiser les élections étudiantes, faisant taire notre soutien au peuple palestinien alors que se poursuit actuellement un génocide à Gaza. Mais nous ne tairons pas la dénonciation du génocide à Gaza, où des dizaines de milliers de Palestinien.nes meurent sous les bombes ou de la famine organisée par l’Etat colonial d’Israël.

Nous dénonçons aussi les entreprises qui soutiennent l’armée israélienne et qui ont des partenariats avec l’Université Bordeaux Montaigne (UBM) ou viennent recruter des étudiant.es lors des journées job dating. Ainsi, notre profession de foi mentionnait la phrase suivante : « Burger King, Boulanger, Société Générale… dégageons de nos facs les entreprises qui soutiennent la colonisation en Palestine ». L’université a censuré ce passage, supprimant le nom des entreprises afin de ne pas leur porter atteinte.

Pour éviter que l’université invalide totalement notre liste et interdise notre candidature aux élections, nous avons donc dû enlever les noms des entreprises et la mention « dans l’Université ». Pour autant, nos collectifs Le Poing Levé - Du Pain et des Roses continueront de dénoncer la complicité de notre propre gouvernement qui vend du matériel militaire à Israël, ainsi que celle des multinationales qui soutiennent le génocide et la colonisation en Palestine.

Si la présidence a justifié la censure de ce passage sous prétexte de propos « diffamatoires » ou qui porteraient atteinte « à l’ordre public », elle ne dispose pourtant d’aucune autorité juridique pour évaluer et contrôler de cette manière le contenu d’une liste étudiante. Nous sommes les seuls responsables de notre profession de foi, et assumons pleinement l’ensemble des propos tenus dans notre version initiale.

Enfin, nous dénonçons l’argument du contexte de « sécurité renforcée - risque attentat », un argument qui reprend le discours répressif du gouvernement pour criminaliser le soutien au peuple palestinien. Dans un article de Sud Ouest en octobre, la présidence de l’université accusait même notre collectif d’appeler « à la haine, au racisme, à l’antisémitisme et à la violence ». Par ces accusations et la censure de notre liste, la direction de la fac reprend, comme le fait le gouvernement avec Sciences Po Paris, des arguments fallacieux et honteux pour criminaliser tout soutien à la cause palestinienne. Nous le réaffirmons : soutenir le peuple palestinien n’est pas un crime !

Cette censure est un signal appelant à poursuivre et renforcer le mouvement de solidarité envers le peuple palestinien dans l’Université, et exiger le retrait des entreprises présentes à l’UBM qui soutiennent la colonisation en Palestine.