Dans le secteur des télécommunications, les plans de « réorganisation » se succèdent tout en maintenant une certaine continuité. Suppression d’emplois, augmentation des cadences, délocalisations, gel des salaires, toute une panoplie déjà usée à outrance par le grand patronat et ses entreprises du CAC40. Pourtant, les restructurations dont il est question dans la téléphonie mobile sont pour le moins historiques. À tel point que dans le journal pour le moins ultra-libéral,La Tribune, est parue une tribune « Emploi dans les télécoms : arrêtons la casse ». Il affirme que dans le secteur, ce sont « plus de 30 000 emplois détruits en 10 ans... et ce n’est pas terminé ! ». Une gageure lorsque même les plus libéraux s’indignent !

Bouygues Telecom, les profits se rétablissent pour les dirigeants...

Sur les six premiers mois de l’année, la filiale télécoms du groupe Bouygues a réalisé un chiffre d’affaires de 2,29 milliards d’euros, en hausse de 6%. D’autres indicateurs montrent qu’après avoir vécu une situation de haute turbulence, notamment avec l’entrée de Free dans la cour des opérateurs mobile, la santé de l’opérateur est en net progrès.
L’année dernière, c’était une perte nette de 109 millions d’euros qui s’affichait au résultat opérationnel de l’entreprise. En ce début d’année, elle va résolument mieux, en tout cas pour ses dirigeants et ses actionnaires. Avec un excédent brut d’exploitation en progression de 26%, et un résultat opérationnel qui se rapproche de l’équilibre, à -5 millions d’euros.

… le massacre de l’emploi et la casse des acquis sociaux continue pour les salariés !

« La stratégie engagée par Bouygues Telecom depuis deux ans porte ses fruits et lui permet d’afficher de bonnes performances commerciales ainsi qu’une forte progression de son chiffre d’affaires et de ses résultats financiers au premier semestre »
, s’est félicité suite à l’annonce des résultats financiers le groupe. En lisant entre les lignes, il s’agirait de dire que le massacre de l’emploi paye enfin pour les dirigeants. En 2013 puis 2014, l’opérateur a ainsi supprimé près de 2000 postes.

En 2015, c’est un nouveau coup de massue qui s’abat sur les salariés. Ce sont 1404 postes qui ont été supprimés, venant nourrir encore une fois le chômage de masse. À l’instar des 5000 suppressions de poste chez SFR, et d’une loi travail qui va donner les coudées franches au patronat, c’est la suppression des RTT et de nouveaux emplois, sur fond d’intensification et d’automatisation du travail, et de hausse du temps de travail pour les salariés.

Préparer une offensive d’ensemble pour l’abrogation de la loi travail le 15 septembre !

Bien que les grands patrons de la téléphonie mobile s’engagent toujours plus dans le massacre de l’emploi, déterminés à nous faire payer leur crise, cette situation est loin d’être une fatalité. En effet, les 4 mois de mobilisation contre la loi travail ont démontré qu’il est non seulement possible de relever la tête, mais que le mouvement ouvrier et la jeunesse sont en capacité de pouvoir s’opposer aux politiques, qui ne visent qu’à nous imposer la précarité pour tous !

Alors que la rentrée sociale s’annonce déjà sous le signe de la répression et de l’intimidation - en témoigne l’arrestation de 2 dockers du Havre, ce mardi matin - il est plus que jamais nécessaire d’affirmer notre solidarité face à la répression, mais aussi de passer à l’offensive, comme l’ont fait les dockers du Havre, en arrêtant le port, en réponse à ces interpellations.

La première échéance de mobilisation post-vacances pour l’abrogation de la loi travail s’annonce le 15 septembre. La CGT SFR y appelle afin de lier leurs revendications à celle de l’abrogation de la loi travail. C’est donc une date dont les travailleurs des entreprises télécoms, comme nous tous, doivent se saisir contre le chômage de masse, contre la loi du MEDEF et pour l’abrogation de la loi travail et de tous ses avatars !