Officiellement, il s’agit de doter la BAC d’armes adaptées à la lutte contre le terrorisme. Avec 750 coups tirés par minute et des munitions de 5.56 x 45 mn pour le HKG36, il est en tout cas certain que les agents de la BAC, connus pour intervenir avec un certain zèle durant les manifestations, ont obtenu une force de frappe gigantesque. La même, en définitive, que les soldats américains en Afghanistan.

Ce fusil, fabriqué en Allemagne, avait défrayé la chronique en avril 2015 lorsqu’un défaut, et non des moindres, avait été détecté : il ne tire tout simplement pas droit sur de longues distances. Une polémique rapidement éteinte par les médias dominant lorsque la perspective de voir la BAC équipée de telles armes commençait à prendre corps.

Le 9 avril dernier déjà, les CRS paradaient fusil à la main au milieu des manifestants contre la loi travail à Paris. Une mesure visant à intimider et créer un climat de tension, le tout sur fond d’accélération de la répression des mouvements sociaux à grand coups de matraques et de gaz lacrymogène. Dans la même logique, le retour en manifestation de voltigeurs à Toulouse - ceux la même ayant tué Malik Oussekine en 1986 - l’image des baqueux armes à la main scrutant la foule durant les prochaines échéances de mobilisation est un nouvel affront fait aux personnes luttant contre la loi El Khomri. Derrière l’argument facile (et désormais systématique) de menace terroriste, il s’agit d’une étape de plus vers la militarisation de l’espace public et de l’augmentation exponentielle de l’arsenal répressif visant à mater toute contestation sociale.