D’après l’institut Odoxa, les « Français » – c’est-à-dire le panel interrogé - ne sont plus que 36% à juger qu’il est un « bon Premier ministre », 62% pensant l’inverse, dans une enquête menée les 25 et 26 juin 2015.

Son voyage Poitiers-Berlin-Paris avec ses ados en jet privé payé par l’État aurait plombé son image, essentiellement auprès des sympathisants de gauche, puisqu’il perdrait sept points dans cette catégorie de la population, avec 55% de bonnes opinions. Si cela peut le réconforter, il n’est pas le seul à descendre dans les abimes du classement d’impopularité, François Hollande avec 22% d’opinions favorables lui tient la dragée haute.

L’effet « d’union nationale » à la suite des attentats contre Charlie Hebdo et l’hyper-cacher de Vincennes en janvier 2015, qui avait vu une remontée de 15% de la popularité de Manuel Valls, s’est estompé plus rapidement que prévu. Sa tentative de nous resservir la même musique après l’affaire Salhi, en nous rejouant « la patrie en danger » a fait choux-blanc.

L’exécutif est donc particulièrement impopulaire. Structurellement, les mauvais résultats économiques avec un chômage qui continue d’augmenter et des crises à répétition, ces dernières semaines (AP-HP et taxis) démontrent chaque fois un peu à sa propre base sociale et électorale dans quel camp politique se trouve ce gouvernement. Sa dérive lepéniste sur les questions de répression, de migration, sa droitisation sur les questions de libéralisation de l’économie, trouvent bien un écho dans la population, qui le juge de plus en plus sévèrement. En réalité l’impopularité de Valls est ancienne, y compris d’après les mêmes sondages, qui la font remonter au moins à octobre 2014.

La synthèse centriste que Valls voulait incarner entre droite et gauche semble être en passe de suivre la même voie que celle du Pasok. Va-t-il suivre la voie de son homologue grecque, Georges Papandréou ? C’est tout le bien qu’on lui souhaite.