« Rentrez chez-vous !! » « Ici, on est catholiques ! »


Pas de burkini en vue, ce mardi 16 Août sur la plage de Cannes, mais un attroupement menaçant autour d’une femme nommée Siam, portant un simple hijab sur les cheveux, accompagnée de sa famille et de ses proches. Quelques instants plus tôt, deux représentants des forces de l’ordre lui ont expliqué, après lui avoir lu le fameux arrêté de la mairie de Cannes décrété lors de la polémique du burkini, qu’il fallait porter sur la plage « une tenue correcte », lui demandant d’ôter son foulard. Abasourdie, la femme avait refusé de quitter la plage et de se dévêtir… ce qui lui a valu une amende de 11 euros.

On peut lire sur le Nouvel Obs le témoignage de Siam, qui n’a pas pu s’empêcher de pleurer, comme sa famille, lors de cette humiliation publique. « La parole raciste s’est totalement libérée. J’étais abasourdie », raconte-t-elle. « J’ai entendu des choses que l’on ne m’avait jamais dites en face, comme "rentrez chez vous !", ’’Madame, la loi c’est la loi, on en a marre de ces histoires", "Ici, on est catholiques !" ». Selon Siam, « certains ont carrément applaudi les policiers. D’autres ont traversé la route pour se joindre à la mêlée sur la plage. »

Islamophobie ambiante et soutien du maire


Aucune hésitation du maire, « droit dans ses bottes », qui soutient les forces de l’ordre et leur décision : « Les policiers municipaux font leur travail, a ainsi déclaré David Lisnard, édile LR de la ville. Ils ont estimé que la tenue de cette femme n’était pas conforme à l’arrêté. Celui-ci ne désigne pas une tenue en particulier mais toutes celles qui sont ostentatoires. »

L’arrêté qui par lequel a commencé la polémique du burkini remet donc déjà en cause le port du hijab chez les femmes musulmanes, continuant de semer la discorde et l’amalgame (les « tenues ostentatoires » n’étant jamais bien loin des mots « guerre » et « terrorisme ») sur nos belles plages de France… L’islamophobie au nom de la République laïque continue donc son chemin.