Comme un grand nombre d’entreprises, employer des travailleurs sans papiers permet à Vinci de les exploiter encore davantage en maintenant des zones de non droit. Souvent extrêmement précaires et menacés d’expulsion ils sont contraints d’accepter des conditions de travail déplorables, tandis que leurs employeurs foulent allègrement le droit du travail. Il y a plusieurs mois des travailleurs sans papiers de Breteuil avaient mené une grève suite à un accident grave sur leur lieu de travail sans qu’ils soient autorisés à appeler les secours. Après des semaines d’actions et de grève, la lutte de ces 25 ouvriers employés par la société de sous-traitance Mt-Bat s’est soldée par une victoire : 10 d’entre eux ont obtenu un CDI, les 15 autres ont été embauchés en CDD et leurs régularisations sont en cours. De Juin à Août 2015 des travailleurs sans papier du 78 ont après trois mois de lutte, réussi à obtenir les papiers nécessaires à une démarche de régularisation. Pendant plus de 15 jours plusieurs centaines de sans-papiers mobilisés avaient occupé trois agences d’intérim. Dans ces deux grèves l’unité et l’auto organisation ont permis la construction d’un rapport de force capable de faire plier leurs employeurs.
Travailler gratuitement pour le CAC 40. Châtelet-Les-Halles. Des ouvriers non payés depuis huit mois en grève !
GEOFFROY VAN DER HASSELT / AFP Depuis lundi minuit une quarantaine d'ouvriers travaillant de nuit sur le chantier de la station de métro parisienne Châtelet-les-Halles se sont mis en grève. Les salaires de ces travailleurs, turcs pour la majorité, et sans papier ne leur sont pas payés depuis des mois : de deux jusqu'à huit mois pour certains ! Actuellement non déclarés ils réclament le paiement de leurs arriérés de salaire, l'obtention de leurs fiches de paie et un contrat de travail. Ils sont employés dans les chantiers de rénovation de la gigantesque station souterraine par FH Services, une société sous-traitante de Sogea TPI, elle même filiale de Vinci construction. Vinci, entreprise multinationale classée dixième au CAC 40 et implantée dans une centaine de pays, est la troisième société de construction mondiale. En 2014 elle faisait 39 milliards d'euros de chiffre d'affaires. L'entreprise aux profits colossaux aurait parfaitement les moyens d'embaucher directement tous ces travailleurs mais préfère avoir recours à la sous-traitance, qui lui permet à la fois de mettre en concurrence ces viviers de précaires et de se défausser de sa responsabilité d'employeur.
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