Une haie d’honneur, chantant l’internationale, a accompagné Christophe Couderc vers son interrogatoire ce mardi 9 février au commissariat de Montauban. Dans la foule, composée de 150 personnes, trônaient évidemment de nombreux badges et drapeaux CGT, mais aussi des camarades de Solidaires et de la FSU venus apporter leur soutien au camarade cégétiste réprimé de la clinique du Pont de Chaume. Deux mois après la fin de la grève et la victoire partielle des salariés de la clinique, cette convocation sonnait comme des représailles, d’autant que la direction de la clinique n’a pas hésité à utiliser des moyens de pression durant le conflit qui a duré 51 jours. Une pratique qui n’a pas cessé depuis, et dont la convocation du syndicaliste au commissariat en dit long sur les intentions répressives de la direction.

A l’heure même ou Christophe Couderc était interrogé, les raisons de cette convocation sous commission rogatoire restaient floues. En effet, le protocole de fin de conflit signé par les syndicats et la direction entérinait le fait qu’il n’y aurait pas de poursuites contre les ex-grévistes. Il s’est avéré que le directeur de la clinique, Gauthier Escartin, était bel et bien à l’origine de la plainte porté contre... un membre de la famille de Christophe Couderc pour injures publiques. En effet, il serait question de posts Facebook jugés trop virulents par le juge d’instruction, qui a décidé d’ouvrir une enquête.

Cette raison a stupéfié les personnes présentes au rassemblement. Il faut dire que c’est un véritable affront. Alors que toute les plaintes pour infractions au code du travail et contre les coups de pressions de la direction lors du conflit ont été classées - les vigiles avaient tout de même ordre de maintenir un éclairage intensif toute la nuit pour empêcher les grévistes de la faim de pouvoir se reposer - il n’aura suffit que d’une plainte pour un message sur internet pour que la justice se mette en branle-bas de combat. Voilà qui en dit long sur la soi-disant impartialité de la justice (de classe), bien décidée à accompagner la direction de la clinique dans sa chasse aux grévistes menaçant ses intérêts.

La présence de 150 personnes en soutien à Christophe Couderc témoigne d’une solidarité de classe face à la répression. Il est peu dire que la grève de 51 jours de la clinique Pont de Chaume - et la victoire partielle - passe mal auprès de la direction, bien décidée à punir les « mutins ». Face à cette répression patronale, la détermination des personnes présentes à défendre le droit de lutter est une réponse positive, capable de créer un rapport de force qui jouera inévitablement dans la balance.