Campant devant le rectorat avec autour du cou une pancarte indiquant « 3 jours », Laure est soutenue par roulement grâce à ses collègues ainsi que plusieurs personnes du collectif de soutien. Elle invite tous ceux et celles qui le souhaitent à se manifester sur place pour lui tenir compagnie et à venir au rassemblement, ce samedi à 15 heures place du Capitole à Toulouse. Nous avons pu nous entretenir brièvement avec elle ce mercredi 24 juin.

Comment se passe ta grève de la faim ?

Je vais relativement bien même si très fatiguée. Je ne bois que de l’eau et suis sous suivi médical quotidien.

Quelles ont été les réponses de la part des instances ? Du rectorat ?

Pour l’instant on n’a reçu aucune réponse de la part du rectorat. J’ai demandé à voir le directeur de cabinet de la rectrice qui a bien voulu descendre quelques heures plus tard. J’ai pu lui exprimer les revendications, à savoir l’annulation des sanctions et notre réintégration au collège. Ma volonté d’avoir une rencontre avec la rectrice, qu’il a fait remonter, n’a pas eu de suites. Si elle fait mine de nous ignorer quand il s’agit d’avoir une discussion, elle ne s’est pas privée de m’interdire l’accès aux toilettes du rectorat dans le but de me fragiliser.

Quels soutiens avez-vous eu de la part des syndicats ?

Sud-Education, SNES-FSU, SNUIPP-FSU, SE-UNSA, SNAC, la CGT et FO transmettent les infos, appellent aux rassemblements et relaient les revendications. Apparemment l’information a été envoyée dans les différentes sections académiques, on ignore comment ça a été relayé à partir de là.

Pendant l’interview, un train a klaxonné énergiquement en passant devant le rectorat. Laure a expliqué que cela arrivait plusieurs fois par jour : ce sont les cheminots qui font cela en soutien à sa grève de la faim. Même si c’est seulement une mobilisation d’ampleur qui pourra faire reculer le gouvernement, stopper sa politique de casse dans l’éducation et les atteintes répétées au droit de grève, on ne mesurera jamais assez l’importance de cette solidarité et la gravité scandaleuse de la situation dans ce pays où, phénomène inédit par le passé, même des enseignants en sont réduits à faire la grève de la faim pour se faire entendre.

Dans l’immédiat, les collègues de Bellefontaine ont déposé un préavis de grève pour demain et appellent à un rassemblement ce jeudi 25 juin devant le rectorat de Toulouse (Saint-Agne) à partir de 8h50.


Propos recueillis par Léo Valadim