Le vendredi 27 mai 2016, deux étudiants de Rennes 1 et deux étudiants de Rennes 2 ont été condamnés à des peines de prison ferme (d’un à trois mois) par le juge du tribunal correctionnel de Rennes, et transférés immédiatement à la prison de Vezin.

Leurs casiers judiciaires étaient pourtant absolument vierges. Et les faits qui leur étaient reprochés mineurs : une banale altercation, sans gravité aucune, la veille, à la suite de la manifestation contre la loi travail, avec un tenancier de restaurant qui se permettait d’apposer dans son établissement des affiches à l’humour ouvertement sexiste – voire, pour certains d’entre eux, la simple possession de marqueurs dans leurs sacs. Si de telles peines sont absolument délirantes, les rationalités de cette « justice » ont, elles, le mérite d’être claires : ces jeunes étudiants ont été enfermés, parce qu’il leur a été reproché de nuire « sans motif légitime, aux commerçants du centre-ville ».

Une fois de plus, le tribunal de Rennes a donc instruit un procès politique, visant à faire payer à ces quatre étudiants le « malaise », la « déprime », la « lassitude » des commerçants du centre-ville du fait de la mobilisation contre la loi travail et son monde, qui dure depuis près de trois mois.

Ces peines absolument disproportionnées à l’encontre de ces quatre étudiants constituent une nouvelle étape dans la dynamique de répression en cours contre le secteur militants rennais, qui a conduit notamment la justice à inculper vingt militant-e-s pour « association de malfaiteurs » à la suite d’une simple et inoffensive opération de « métro gratuit » jeudi 19 mai, et la préfecture de Rennes a cherché à empêcher préventivement, à deux reprises, un militant politique d’exercer son droit de manifester à Rennes, en recourant à loi de 1955 relative à l’état d’urgence.

Étudiant-s et personnels de Rennes 2, opposé-e-s à la loi travail, nous exigeons l’amnistie immédiate des quatre étudiants condamnés ce vendredi par le tribunal correctionnel.

Pour signer la pétition, c’est ici.