Communiqué du Snesup de Paris 1Saint-Denis - Sorbonne : que fait ou veut faire une certaine police ?

Le témoignage de notre collègue Guillaume Vadot sur les exactions des forces dites de l’ordre dans des espaces où elles semblent se considérer en impunité appelle une réaction collective, de solidarité envers notre collègue et à travers lui envers toutes les victimes de ces violences policières intolérables.
Violences dont il est incompréhensible, s’il s’agissait de débordements individuels, qu’elles puissent avoir lieu sous les yeux d’une trentaine d’autres agents.

Puisque les deux fonctionnaires de police les plus particulièrement mis en cause dans le témoignage de Guillaume Vadot semblent penser que la Sorbonne, et plus largement la population, ont besoin de gens comme eux pour se défendre, nous appelons à une large réaction citoyenne, partant des bancs mêmes de cette Université que certains agents de police rêvent de vider — au lieu d’y venir réfléchir et se former, sinon aux humanités, au moins un peu à l’humanité.
Communiqué des enseignants-chercheurs de science politique de Paris 1 Les enseignants-chercheurs du département de science politique de l’Université Paris 1 Panthéon Sorbonne condamnent avec indignation les faits au sujet desquels notre collègue Guillaume Vadot a porté plainte auprès du parquet de Bobigny ce 27 septembre. Ces faits sont les suivants : abus d’autorité, violences volontaires aggravées, agression sexuelle aggravée, menaces, injures publiques et vol.Guillaume Vadot est doctorant et ATER (Attaché temporaire d’enseignement et de recherche) à la Sorbonne. Face à une contre-offensive hostile, sur les réseaux sociaux, qui se délecte du fait que Guillaume Vadot soit un militant, il nous paraît important de rappeler que Guillaume Vadot est d’abord pour nous un jeune collègue, qui enseigne, mène et publie ses recherches, et dont le militantisme n’a jamais débordé sur les activités pédagogiques et scientifiques.Nous ne réagissons pas seulement en tant que collègues de Guillaume Vadot mais aussi en tant que membres d’une institution, la Sorbonne. En effet, les paroles qu’il rapporte sont d’une gravité exceptionnelle (menaces, assimilation à Daesh,…), entre autres par cette phrase : « on va venir à la Sorbonne vous exterminer toi et tes collègues ». Il ne s’agit donc pas seulement de soutenir un jeune collègue, mais d’alerter sur la banalisation de l’hostilité à l’égard des universitaires au sein d’une partie des forces de l’ordre et plus généralement d’un anti-intellectualisme croissant dans le débat public, et, au delà, sur un sentiment croissant d’impunité observé par beaucoup d’entre nous. Nous demandons instamment la tenue d’une enquête impartiale et publique, et, si cette dernière aboutissait aux conclusions que nous redoutons, appelons à des sanctions exemplaires.