Lili B., Olivia Zinsou, Cécile Manchette (étudiantes à Paris 7/Diderot)

Afin d’imposer à la communauté universitaire un projet dont presque personne ne veut, la présidence a en effet utilisée des mesures antidémocratiques et plus que contestables ! A Paris 7, les voix dissidentes étaient nombreuses, mais forte était la volonté de la part de la présidence de les étouffer.

Lors de la tenue de référendums consultatifs, la majeure partie des UFR se sont prononcées contre la fusion, des syndicats professionnels et étudiants, tels que l’Unef et Solidaires Etudiants s’y sont également opposés, et des étudiant-e-s se sont réunies afin de résister et de lutter contre ce projet qu’on tente de leur imposer à leur insu, montrant à maintes reprises leur forte détermination. Cependant la présidence a fermé volontairement les yeux sur ces désaccords et oppositions. Mais ces étudiant-e-s, enseignant-e-s et personnels administratifs mobilisés contre la fusion ne sont pas résignés et ont réussi à se faire entendre et à imposer, le 16 décembre dernier, le report du vote, mettant de ce fait la présidence en véritable échec !

Le récit des évènements qui eurent lieu ce vendredi 16 décembre, rédigé par des étudiants, personnels, et enseignants mobilisés contre la fusion, permet de dénoncer les mensonges, les fourberies et les mesures autoritaires et bureaucratiques de la présidence, prête à tout pour imposer la fusion, à l’insu des personnes qui en subiront de plein fouet les conséquences désastreuses.
En effet pour la présidence, il semblerait que tous les moyens soient permis pour étouffer la résistance de la communauté universitaire. Rien ne semble faire reculer Clerici et son équipe, pas même l’illégalité ou la violence. Ainsi, celle-ci n’a pas hésité à transgresser la loi et la démocratie universitaire en omettant, volontairement, d’indiquer aux élus défavorables à la fusion, le lieu où se tenait le CA, afin de voter la fusion en l’absence de toute voix dissidentes. Elle n’a également pas hésité à employer la force pour faire taire la contestation, déployant des vigiles qui n’ont pas hésité à utiliser des méthodes violentes à l’égard des personnes mobilisées, entre coups, insultes et intimidations.

Sous la pression, celle-ci a reporté le vote au 3 janvier, au rectorat, loin de la fac et en pleine période de partiel. Une nouvelle mesure antidémocratique, visant à étouffer toute forme d’organisation et de résistance, afin de voter en toute tranquillité ce projet tant rejeté.

Malgré le fait que la fusion ait été votée, la victoire que la mobilisation a obtenue vendredi 16 décembre, avec le report du vote du conseil administratif, peut et doit nous donner confiance pour continuer la lutte contre la fusion. Car en effet, ce premier vote n’est qu’un premier pas d’un long processus, censé aboutir à la création de l’université fusionnée en janvier 2019. Il est possible, à travers l’auto-organisation de celles et ceux qui font tourner l’université, les Biatoss, les enseignant-e-s, les étudiant-e-s, qui peut notamment prendre forme à l’échelle des UFR, d’imposer un rapport de force en notre faveur nous permettant de faire pression sur la présidence et de mettre un coup d’arrêt à ce projet austéritaire qui promet encore plus de précarité pour les travailleur-ses et les étudiant-e-s.

En effet, si le projet de la fusion promeut plus de « compétitivité », « d’excellence », de « visibilité », dans la continuité de la restructuration de l’université sur le modèle de l’entreprise, elle nous promet en réalité une politique austéritaire, de réduction des coûts qui s’exprimera par plus de licenciements, de contrats précaires, de suppressions de postes, ce qui induit également plus de souffrance au travail pour celles et ceux qui restent et qui doivent assurer une charge de travail de plus en plus importante. Les conséquences néfastes de cette logique managériale se font déjà voir dans les universités fusionnées. A Strasbourg, le nombre de cas de souffrance au travail a considérablement augmenté, avec notamment deux tentatives de suicides. Du côté des étudiants, cela se traduit par une dégradation du service universitaire, avec des suppressions de cours, une réduction de l’offre de formation et une augmentation des frais d’inscription, ce qui veut dire sélection de plus en plus accrue et injuste.

Face à ce projet, et aux futures contre réformes qui nous attendent et qui iront toujours dans le même sens, il alors est plus que nécessaire de commencer dés maintenant à s’organiser, lutter, afin de se réapproprier l’université, dont nous sommes aujourd’hui toutes et tous, en tant qu’enseignant-e-s, Biatoss et étudiant-e-s, dépossédé-es. Afin d’en faire autre chose qu’un lieu soumis aux intérêts du marché, de la compétitivité et du patronat.