Match nul, la balle au centre. C’est ainsi que la presse américaine juge le second débat entre Hillary Clinton et Donald Trump, dans la nuit de dimanche à lundi dans le Missouri. « Dans leur deuxième débat, les déclarations optimistes de Donald Trump et Hillary Clinton ont rapidement viré à la litanie d’attaques haineuses, souvent destinées au caractère de l’autre  », estime ainsi le Wall Street Journal, tandis que, pour le Washington Post, le débat a « touché un nouveau fond ».

Succession d’attaques personnelles et menaces. Trump promet la prison à Clinton s’il est élu !

« Marquons une pause. Le candidat d’un parti majeur promet officiellement d’enfermer son opposant politique, en dépit du fait qu’une enquête fédérale impartiale avait déjà conclu qu’aucun procureur équitable n’aurait poursuivi Mme Clinton concernant l’affaire des e-mails. Si quelqu’un avait besoin d’une preuve supplémentaire que M. Trump ne comprend pas le sens d’« État de droit », en opposition à l’arbitraire d’une autocratie, et qu’il utiliserait les leviers du gouvernement fédéral d’une manière vindicative, personnelle et corrompue, M. Trump vient de la fournir. » C’est ainsi qu’analyse Le Washington Post l’incroyable attaque de Donald Trump envers Hillary Clinton, à qui il a promis la prison si le candidat républicain était élu président en novembre.

Pour sa part, la candidate démocrate a dénoncé le racisme latent de Trump, les zones d’ombre qui entourent ses déclarations d’impôts, et bien sûr sur les propos sexistes du candidat républicain qui ont fait polémique cette semaine. Pour sa part, Trump a joué la surenchère, se posant comme celui qui «  vaincra Daesh », se défendant difficilement sur ses propos sexistes tout en attaquant Bill Clinton et attaquant tous azimuts sur l’affaire des e-mails, le drame de Bengazi ou encore sur la gaffe de Clinton sur les électeurs «  pitoyables  ».

Près de deux heures de déballages sans cesse plus orduriers. Une illustration éclatante de la crise actuelle du bipartisme américain, jouant la surenchère populiste à la recherche du bon mot, et qui dévoile le réel visage de la démocratie bourgeoise et ses travers.

Trump lâché par son camp ? Clinton en route pour la Maison-Blanche

Déjà en avance sur son adversaire dans les sondages, et sortie renforcée du premier débat la semaine dernière, Hillary Clinton semble être promise au bureau ovale. En effet, Donald Trump fait plus que jamais débat dans son propre parti, dont de nombreux pontes sont « effrayés » par la campagne menée, allant même jusqu’à demander à Trump lui-même de retirer sa candidature. Dans ce contexte, et malgré une impopularité galopante, Hillary Clinton devrait succéder à Barack Obama à la Maison-Blanche.

Mais ce qui ressort clairement de cette élection, c’est bel et bien que ce vote est « par défaut » et que la démocratie made in US ressort égratignée, dans une situation politique tendue et qui tend à se polariser. Quel que soit le candidat élu, il apparait clairement que les travailleurs américains ne sont pas dupes des discours tenus, et que l’avenir « Clinton » s’annonce sombre.