Au total, ces attentats meurtriers ont causé la mort d’au moins 34 personnes et ont fait plus de 200 blessés. Après le carnage du Bataclan, en plein centre de Paris, c’est un coup dur pour les Bruxellois, et notre pensée va, en premier, aux victimes et aux familles. Nous condamnons fermement ces attentats réactionnaires : aucune motivation politique ou religieuse ne peut servir de prétexte à ces crimes ignobles. Nous exprimons notre soutien et notre solidarité émue à l’égard de toutes les victimes innocentes de cette violence aveugle.

Alors même que Hollande-Valls, le gouvernement belge et l’Union Européenne disent combattre le terrorisme par leurs politiques ultra sécuritaires, fortifiant l’Europe forteresse, en intensifiant la présence policière et en limitant les libertés démocratiques, ces nouveaux attentats sont une démonstration de la faillite et de la catastrophe de cette Europe sécuritaire et guerrière. Et ce sont les populations qui, en dernière instance, en paient encore une fois tragiquement les frais.

C’est aussi une démonstration que ce n’est pas en instaurant des états d’exception partout à travers l’Europe, prétextant « combattre » le terrorisme, que le terrorisme s’arrêtera. Et ce d’autant plus que ces nouveaux attentats meurtriers surviennent quatre jours après l’arrestation « triomphante » de « l’homme le plus recherché d’Europe », Salah Abdelsam, présenté comme l’un des architectes des attentats de novembre, alors qu’il s’agissait très probablement d’un simple exécutant du pire attentat commis en France depuis des décennies.

Nous sommes ainsi face à l’image sanglante de l’échec du tout-sécuritaire, présenté par les gouvernements européens comme solution aux attentats terroristes. Au contraire, le meilleur moyen de combattre le terrorisme qui se renforce, c’est d’en finir avec les guerres au Proche et au Moyen Orient, mais aussi avec les mesures liberticides et xénophobes en Europe. C’est l’impérialisme, par le développement de la misère et du racisme dans son arrière-cour interne, à savoir tous les ghettos de la périphérie des grandes villes, à l’instar de Molenbeeck, et par ses bombardements au Proche-Orient, qui sème les graines du terrorisme et l’entretient. Le chômage de masse et la précarité que subissent tout particulièrement les jeunes des quartiers populaires, les violences policières constantes ne font qu’aggraver le désarroi qui finit par pousser certains vers le projet réactionnaire du salafisme combattant.

Ce sont donc une fois de plus vos guerres et nos morts. Après ces attentats, on pourra s’attendre à un tour de vis sécuritaire supplémentaires et une fuite en avant guerrière comme en novembre . La République, a affirmé Hollande, « poursuivra de manière implacable la lutte contre le terrorisme, aussi bien sur le plan international qu’intérieur ». Sur ce dernier plan, ce sont déjà près de « 1600 policiers et gendarmes supplémentaires, en différents points du territoire, à la fois sur les contrôles aux frontières mais également dans les infrastructures de transport aérien, maritime et ferroviaire » qui oint été déployés, réaffirmant de la sorte une aggravation de l’état d’urgence déjà en voie de constitutionnalisation avec l’article 1.

On peut s’attendre déjà à ce que cette nouvelle attaque haineuse soit utilisée par le gouvernement Hollande pour tenter de contrer la montée en puissance du mouvement contre la loi Travail. Après la brutale répression déclenchée contre la jeunesse le 17 mars à Paris, Lyon, Marseille, Metz et Strasbourg, la lutte antiterroriste pourrait une fois de plus devenir un prétexte pour accentuer la guerre sociale qu’on nous mène depuis bien longtemps et pour nous empêcher de passer à la contre-offensive. A nous d’éviter ce piège et de rappeler que la meilleure arme contre le terrorisme est celle de la lutte pour nos acquis sociaux, contre le chômage et la précarité, et enfin contre ce gouvernement que nous a entraîné dans une guerre qui n’est pas la nôtre.