Les autorités ont confirmé que Vester Flanagan, connu sous le nom de Bryce Williams, était le responsable des coups de feu ayant tué la journaliste Alison Parker et le caméraman qui l’accompagnait, Adam Ward. On a appris plus tard que Flanagan était un ancien employé de la chaîne télévisée WDJB, filiale de CBS dans la ville de Roanoke, en Virginie.
La vidéo en direct des assassinats a fait le tour du web et des chaînes télévisées. Les coups de feu se sont produits vers 6 heures 45 du matin, pendant une transmission en direct depuis le centre commercial Bridgewater Plaza, situé sur les rives du lac Smith Mountain dans le sud de la Virginie, à 190 kilomètres de la capitale Richmond.
Flanagan aurait publié des messages sur Twitter et Facebook quelques minutes avant de passer à l’acte, puis la vidéo de la scène. Ses comptes ont été immédiatement supprimés des réseaux sociaux.
Motifs et agendas
Sur le compte Twitter qui portait le pseudonyme Flanagan (Bryce Williams), celui-ci affirmait que la journaliste assassinée faisait des commentaires racistes.
De son côté, la chaîne télévisée ABC News a informé que Flanagan avait envoyé un fax vers 8 heures 30 du matin, avec une sorte de manifeste dans lequel il disait avoir agi en réponse au massacre de Charleston (Caroline du Sud), perpétré par Dylan Roof, partisan de la suprématie blanche. Il y aurait également évoqué la discrimination dont il souffrait en tant que noir et homosexuel. « Il dit qu’il a souffert de discrimination, de harcèlement sexuel et de bizutage au travail », a déclaré ABC.
Suite aux assassinats, le porte-parole de la Maison Blanche, Josh Earnest, a déclaré : « il y a des mesures de bon sens que seul le Congrès peut prendre et dont nous savons qu’elles auraient un impact tangiblepour réduire la violence armée dans le pays ». Il a également affirmé que la fusillade était « un autre exemple de la violence armée qui devenait de plus en plus ordinaire dans les communautés, grandes ou petites, des Etats-Unis ».
Le président Barack Obama et le Parti Démocrate ont insisté sur le nécessaire contrôle des armes, pour réduire le libre port d’armes garanti par la Constitution, tandis que les polices locales et nationales sont équipées d’un véritable arsenal militaire (selon un programme fédéral récemment suspendu), comme l’a démontré la répression des mobilisations à Ferguson en 2014. Ceux qui se pavanent armés sont généralement des citoyens blancs des bandes suprématistes et des milices d’extrême droite, comme on a pu le voir lors du premier anniversaire de l’assassinat du jeune noir Michael Brown à Ferguson (Missouri). Mais à l’inverse, n’importe quel afro-américain portant une arme est stigmatisé et criminalisé ; alors même qu’il s’agit de la population qui, avec les latino-américains, est la première victime de la violence policière raciste.
Au-delà des motifs personnels de l’auteur des assassinats de Virginie, il est évident qu’il règne aux Etats-Unis un climat de racisme et de xénophobie. Il suffit de prendre en exemple la scène qui s’est produite ce mardi, lorsque le journaliste Jorge Ramos s’est fait éjecter d’une conférence de presse par Donald Trump, pré-candidat à la présidentielle, républicain et xénophobe assumé, parce que celui-ci avait critiqué ses propos contre la communauté latino-américaine et les immigrés. De quoi renforcer un peu plus ce climat raciste délétère.
