De façon cynique, Hollande et Valls exploitent l’émotion de la population pour imposer une union nationale au nom de la « guerre contre le terrorisme » : pas question d’autoriser les manifestations à l’occasion de la COP 21 ; les salariéEs sont invités à suspendre leurs mobilisations pour la défense de leurs emplois et de leurs droits, alors que du côté du patronat, il n’est absolument pas question de revenir sur les plans de licenciements, les attaques contre les droits sociaux, les représailles contre les travailleurs d’Air France et les militants syndicaux poursuivis en justice.

Après le vote de la prolongation de l’état d’urgence par la quasi-totalité des députés – du PS jusqu’au FN en passant par Les Républicains et l’UDI mais aussi le Front de gauche –, le seul geste utile dans ces élections est d’affirmer que nous refusons cette « union sacrée » par laquelle Hollande, Sarkozy et Le Pen entendent parler en notre nom, et qui donne au gouvernement, sous un faux prétexte, les moyens d’interdire les manifestations s’opposant à sa politique.

La campagne s’est déroulée dans un climat de défiance et d’indifférence, annonciateur d’une abstention très forte. Nous estimons pourtant qu’il ne faut pas s’abstenir d’exprimer sa colère contre le gouvernement PS-MEDEF, dont la politique antisociale et réactionnaire favorise la progression électorale du FN, le pire ennemi des classes populaires.

Le NPA n’ayant pu présenter ses propres listes à ces élections régionales faute de moyens financiers, les listes de Lutte ouvrière sont les seules à se situer clairement dans le camp du monde du travail et en totale indépendance vis-à-vis des partis au pouvoir nationalement ou localement. C’est pourquoi le NPA appelle à voter pour ces listes : ce sera la seule façon de voter contre la guerre, l’état d’urgence, l’austérité et les licenciements, tout en affirmant notre solidarité internationaliste et notre volonté de combattre le terrorisme.

Montreuil, le 2 décembre 2015