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Une autre voie est possible

« Courrier à LFI » : le NPA-B finit de liquider son indépendance politique avant les européennes

Avec son projet de liste commune avec LFI sur la base du programme de la NUPES, le NPA-B opère un saut dans la liquidation de son indépendance politique. Une autre perspective est nécessaire pour reconstruire une gauche révolutionnaire.

Paul Morao

16 janvier

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« Courrier à LFI » : le NPA-B finit de liquider son indépendance politique avant les européennes

Crédit photo : Pierre Selim (CC 2.0) / Thomas Bresson (CC 4.0)

Dans une lettre adressée à LFI, le NPA-B [1] a réitéré la semaine dernière, 1 an et demi après les élections législatives, sa volonté d’une alliance électorale avec la gauche institutionnelle, cette fois dans le cadre des élections européennes. En 2022, sa volonté de participer à une telle liste commune s’était brisée sur le choix de LFI de privilégier l’unification de l’ensemble de la gauche institutionnelle, intégrant jusqu’au PS et EELV dans ce qui allait devenir la NUPES. 1 an et demi plus tard, alors que la NUPES a explosé et que ses anciennes composantes partiront divisées aux européennes, le NPA, qui a connu lui-aussi une scission depuis, espère avoir plus de chance.

Le NPA défendra en bloc le programme de la NUPES

L’organisation explique ainsi dans sa lettre que « les prochaines élections européennes - comme une éventuelle dissolution de l’Assemblée – représentent une échéance importante pour la reconstruction d’une gauche de combat, d’opposition aux politiques capitalistes, à l’échelle de la France et de l’Europe. » Une perspective déjà au cœur de ses vœux pour 2024. Pour cela, le NPA se dit « prêt à défendre le programme de la NUPES comme un ensemble de mesures d’urgence, parce qu’il apparaît à une large échelle comme un outil de résistance face au RN et une alternative au macronisme ultra libéral et autoritaire. »

Quelques mois après avoir provoqué une scission avec ce qui restait de son aile gauche, la majorité historique du NPA poursuit sa politique d’alliances électorales avec la gauche institutionnelle initiée localement aux municipales de 2020 puis lors des régionales de 2021. Une tactique relancée aux législatives de 2022 avec la NUPES, cette fois dans une élection à dimension nationale et avec des composantes bourgeoises comme le PS, mais qui avait alors échouée du fait de propositions de LFI jugées insuffisantes. Comme le notait alors Philippe Poutou : « ce sont les autres partis qui ont décidé de ne pas nous accepter ! Dès que le PS est rentré dans la danse des négociations, LFI ne voulait plus du NPA. Nous avons été écartés. »

Pour les élections européennes, le NPA espère aller au bout de sa démarche d’alliance avec la NUPES. Une politique menée sans aucune discussion programmatique et sur la base d’un texte issu d’un compromis entre LFI, le PCF, le PS et EELV, situé plus à droite que le programme de la France Insoumise. Alors qu’en 2017, des membres actuels du NPA expliquaient que l’Avenir en commun traduisait « l’objectif non avoué de se positionner en gestionnaire social du système, loin d’une logique de rupture », le programme de la NUPES forgé en discussion avec le Parti socialiste, au prix d’un certain nombre de compromis visant à l’entériner l’alliance avec des organisations bourgeoises, est désormais présenté comme une « alternative » et accepté en bloc.

Parmi les mesures que le NPA soutiendra si la liste se confirme sur la base de ce programme, on retrouve des mesures de conciliation de classes ouvertes telles que les aides publiques conditionnées et des mesures de réforme des corps spéciaux de la police, dont le NPA défendait historiquement la dissolution, telles que le « redéploiement des effectifs des BAC et BRAV-M après une formation de quelques mois ». En pleine bataille contre la loi immigration, et alors que la xénophobie devrait être au centre des débats des élections, exit par ailleurs la revendication de la régularisation de tous les sans-papiers, portée historiquement par l’extrême-gauche, au profit d’un programme de tri des migrants, limité à « faciliter l’accès aux visas, régulariser les travailleurs, étudiants, parents d’enfants scolarisés et instituer la carte de séjour de dix ans comme titre de séjour de référence ».

Derrière l’affirmation rituelle que le NPA maintiendra « sa stratégie et son indépendance », c’est un saut dans l’alignement sur les perspectives de la gauche institutionnelle qui se joue. En se référant à ce programme, le NPA montre patte blanche et s’affiche disponible pour une alliance qui irait au-delà de LFI, quand bien même celle-ci ne se concrétise pas pour les prochaines européennes. Au nom de cette unité aux élections, il choisit par ailleurs de taire tout désaccord explicite dans son courrier public, se contentant de rappeler symboliquement l’existence de divergences, tout en mettant au centre la perspective de « contribuer à reconstruire une gauche de combat indépendante du social-libéralisme ». Ce saut dans la dissolution politique du parti de Poutou et Besancenot est cependant un dénouement prévisible, non seulement de la politique d’adaptation à LFI des dernières années, mais aussi des limites du projet du NPA depuis ses débuts, qui a toujours eu tendance à brouiller les frontières entre la gauche institutionnelle et la gauche révolutionnaire, entre réforme et révolution.

La fin d’un long processus d’adaptation au réformisme et de liquidation du NPA comme force indépendante ?

Comme nous le soulignions en décembre, le NPA, créé en 2009, « avait comme projet fondateur la construction d’un parti anticapitaliste large, censé faire disparaître les barrières entre la gauche révolutionnaire et la gauche de la gauche. L’objectif : occuper l’espace laissé à la gauche d’un PS qui venait de se compromettre dans l’expérience de la gauche plurielle de Jospin, et qui avait entrainé avec lui une partie de ses alliés comme le PCF. (…) Afin de s’élargir, la direction du NPA a alors renoncé à une partie considérable des délimitations stratégiques et des références idéologiques qui avaient été celles de la LCR, fondant un parti sur des bases volontairement floues. » La création du Parti de gauche, puis du Front de gauche, a rapidement montré les limites de ce refus de trancher entre « réforme » et « révolution », en conduisant en 2012 au départ de milliers de militants et de la moitié de l’ex-direction de la LCR choisissant d’assumer une perspective orientée clairement vers la « réforme » autour de Jean-Luc Mélenchon.

Face à la scission de la moitié de la direction de la ex-LCR et le départ de plusieurs milliers de militants en seulement quelques années, le NPA a vécu une crise prolongée, insoluble du fait du refus de la direction qui était restée de tirer tout bilan et de revenir sur le projet fondateur de l’organisation. Pourtant, le fait d’avoir maintenu une organisation indépendante de la gauche institutionnelle et du régime a permis qu’à plusieurs reprises le NPA incarne un certain pôle de radicalité, autour de positions politiques plus correctes, notamment sur certaines questions internationalistes comme le soutien au peuple palestinien, ou face aux discours xénophobes, islamophobes, sécuritaires et les appels à « l’unité nationale » qui ont accompagné le durcissement du régime à partir de 2015.

L’empreinte du projet initial a cependant imprimé profondément la direction historique de l’organisation, négligeant l’intervention dans la lutte des classes et abandonnant dans la pratique la centralité de la classe ouvrière. Celle-ci a ainsi continué de regarder avec envie du côté des phénomènes néo-réformistes, comme l’a montré son attitude de soutien ouvert à l’égard de Syriza puis de Podemos dans les années 2010. En excluant en deux temps l’ensemble des courants de gauche de l’organisation, et en affichant une volonté de s’aligner sans conditions derrière le mélenchonisme, elle finit en quelque sorte de trancher son orientation stratégique. En dépit des formules creuses sur les « désaccords » existants, le NPA privilégie désormais une logique de moindre mal et d’union de la gauche jusqu’au bout [2], dans le cadre de laquelle il s’agit de se subordonner à une stratégie réformiste et de liquider une expression indépendante dans les élections. L’évocation du programme minimal qu’entend « défendre » le NPA aux européennes et son objectif explicite de réforme de l’Union européenne est de ce point de vue très parlant, en revendiquant « une autre politique énergétique », une « Europe pour l’égalité des droits entre toutes et tous », une « convergence des droits par en haut à l’échelle européenne ».

La montée de l’extrême-droite et l’enjeu de reconstruire une gauche révolutionnaire

Le regard porté sur la situation française (et mondiale) et les justifications politico-stratégiques de cette décision expriment de façon encore plus nette la logique profonde du NPA. Son orientation est en effet indissociable de l’idée que le rassemblement de la gauche institutionnelle est le seul moyen de stopper l’ascension de l’extrême-droite. Remisant les perspectives révolutionnaires à d’hypothétiques jours meilleurs, cette boussole a rendu l’organisation incapable de percevoir dans l’ouverture d’un cycle intense de lutte de classes depuis 2016, où les mobilisations sociales ont constitué les oppositions les plus puissantes aux attaques des gouvernements de Hollande puis de Macron, l’expression d’une situation de polarisation, dans laquelle la lutte de classes elle-même peut être le terrain de la construction d’une réponse durable au durcissement autoritaire du régime et à l’extrême-droite.

Là encore, le NPA pêche par son incapacité à tirer le bilan de ses positions récentes, en France comme à l’international. Comme l’ont montré récemment les exemples de Syriza et Podemos en Europe [3] ou de la coalition derrière Boric au Chili, les différentes variantes de gauche institutionnelle qui ont accédé au pouvoir autour de projets similaires à celui de la NUPES, se sont toutes montrées incapables d’apporter les changements promis, quelles que soient les configurations. Dans une période de crise profonde à l’international, dans laquelle les marges de manœuvre offertes par le grand patronat, avec lequel toutes ces forces ont dû composer dans le cadre de leur projet institutionnel, sont extrêmement restreintes, leur impuissance a fini par permettre le renforcement de l’extrême-droite et de la droite la plus dure (émergence de Vox et trumpisation du PP en Espagne malgré le maintien de justesse d’une coalition autour du PSOE au pouvoir, dynamique similaire en Grèce avec le retour de la droite au pouvoir, échec du processus constituant chilien), face à laquelle elles ont désarmé plutôt que préparé le mouvement de masse.

Or, si le discours des Insoumis et de Jean-Luc Mélenchon réussit à se maintenir à contre-courant face au régime sur des sujets d’importance, de l’islamophobie à la Palestine en passant par les violences policières, il est loin de proposer une alternative stratégique face aux échecs patents des expériences néo-réformistes et au durcissement du régime. Comme le soulignent sur ce plan Juan Chingo et Claude Piperno dans un article de bilan de la NUPES : « la logique du clash permet à Mélenchon de se maintenir au centre du débat d’idées sur l’échiquier politique et médiatique, en clivant avec les aspects les plus droitiers, bonapartistes et parfois même autoritaires de la Ve République dans sa déclinaison macronienne. Néanmoins, elle ne permet pas de passer un cap en termes de capacité de mobilisation et d’affrontement sur le terrain de classe et politique, et se réduit, au mieux, à un pari sur l’avenir, dont la perspective reste la même : constituer un socle électoral à même de hisser le leader des Insoumis au second tour en 2027. » Cette impuissance est d’autant plus inquiétante que, par-delà la perspective de l’arrivée du RN au pouvoir, les campagnes et mobilisations réactionnaires autour de Crépol et les emprunts toujours plus systématisés au programme de l’extrême-droite de la part du pouvoir, font de l’enjeu d’affronter l’extrême-droite une question immédiate.

A l’inverse, alors que les limites profondes de la stratégie de LFI se sont révélées dans les moments de lutte de classes durs, la logique du « moindre mal » conduit le NPA à liquider toute tentative d’intervention indépendante, soutenant de façon pleine et entière les bureaucraties syndicales et leurs stratégies de la défaite [4]. En s’adaptant aux politiques des directions syndicales qui ont eu des conséquences désastreuses ces dernières années [5], le NPA capitule vis-à-vis de directions profondément intégrées au régime et se refuse ainsi à toute lutte révolutionnaire pour une orientation du mouvement ouvrier radicalement différente, qui lui permette d’intervenir avec ses méthodes et de se saisir de l’ensemble des problèmes de la situation – offensives islamophobes, solidarité avec la Palestine, mobilisation des groupuscules d’extrême-droite, mesures autoritaires, loi immigration – en rupture avec une perspective étroitement revendicative et une logique in fine limitée à l’horizon de la négociation avec l’État et le patronat. Une capitulation d’autant plus grave au moment où les bureaucraties affichent de façon claire leur refus de se positionner de façon offensive sur ces sujets, à l’image de la politique menée autour de la loi immigration en contournant les collectifs de sans-papiers ou des récentes sorties de Sophie Binet sur la nouvelle ministre de la culture Rachida Dati.

Ce déni des responsabilités de l’extrême-gauche sur le terrain de la lutte de classe - qui réside précisément dans le dépassement des limites imposées par les bureaucraties syndicales, par un travail de soutien à l’auto-organisation, de lutte pour l’élargissement du mouvement et l’unité de la classe ouvrière, d’alliance avec l’ensemble des secteurs opprimés, enfin de construction d’un pont entre l’expérience des masses et la perspective de la révolution - explique que dans une période de polarisation aussi profonde, le NPA puisse considérer après les législatives en 2022 que les faibles scores de l’extrême-gauche montrent « globalement le très faible espace politique qui existe à gauche de la NUPES, la grande difficulté à être entendus et (…) les aspirations unitaires des électeurs/trices ». En réalité, de nombreux symptômes montrent qu’il existe un espace politique à gauche de la NUPES, par exemple dans les secteurs qui, au cours de la bataille des retraites, ont affiché la volonté d’aller au-delà de la stratégie de pression des directions syndicales et de l’opposition parlementaire de la France Insoumise, en défendant la grève reconductible. Cependant, le seul moyen de convaincre les travailleurs et les jeunes qui constituent cet « espace » c’est d’incarner une stratégie alternative aux forces réformistes derrières lesquelles le NPA préfère se ranger, qui assume de batailler contre l’impasse d’un projet qui cherche à transformer de façon limitée les institutions sans remettre en cause les piliers de l’ordre capitaliste, et de construire une organisation qui ait pour centre de gravité la lutte de classes.

Le bilan désastreux (assumé) de la politique des « forums anticapitalistes » menée depuis l’été 2022 par le NPA démontre combien, dans une situation polarisée que celle que connaît le pays, ces demi-mesures sont vouées à l’échec ou à une forme de « satellisation » autour d’un projet vis-à-vis duquel on prétend garder son « indépendance », en l’occurrence celui de la France Insoumise. A l’opposé de la démarche du NPA, une autre perspective politique est possible à condition d’assumer la défense d’une stratégie révolutionnaire, qui sous-tend une autre logique de construction et d’intervention.

Unir la gauche, oui, mais la gauche anticapitaliste et révolutionnaire

Comme nous le soulignions au moment de notre création, « à l’heure où la perspective de la guerre, d’une crise qui risque de plonger des millions de personnes dans la pauvreté voire la famine, de la destruction de la planète posent de façon de plus en plus évidente l’urgence révolutionnaire, se contenter de demander qu’on limite un peu les super-profits des capitalistes, en agitant l’espoir d’une victoire électorale lointaine et d’un bon gouvernement de gauche, constitue tout simplement une impasse. Après les échecs retentissants de Syriza et de Podemos, il suffit pour s’en convaincre de regarder la situation actuelle en Amérique Latine, souvent revendiquée par les mélenchonistes eux-mêmes comme un « laboratoire politique ». »

Ce constat est encore plus brûlant à l’heure où la situation mondiale continue de se polariser et où les États impérialistes montrent qu’ils sont prêts à tout pour maintenir leur domination. En ce sens, le génocide en cours à Gaza ou encore, à un autre niveau, l’offensive historique menée par le gouvernement d’extrême-droite de Javier Milei en Argentine, montrent l’inconséquence de ceux qui agitent la perspective d’humaniser et de remettre sur pied un système en crise profonde. Plus que jamais, il y a besoin d’organisations révolutionnaires qui, loin de tout raccourci électoraliste, placent leur centre de gravité sur le terrain de la lutte de classe et développent une stratégie et un programme qui cherche à faciliter le déploiement de l’énergie des masses. Elles seules sont capables d’opposer une résistance à la hauteur des attaques mais aussi de forger une alternative révolutionnaire à ces tendances réactionnaires.

C’est ainsi qu’en Argentine, l’extrême-gauche s’est forgée en mettant au centre l’intervention dans le mouvement ouvrier et les mouvements sociaux, tout en ne négligeant pas la tactique électorale autour du Front de gauche – Unité (FIT-U). Cette coalition regroupant la quasi-totalité de l’extrême-gauche depuis plus de 12 ans a permis d’obtenir des scores non négligeables dans les élections, en apparaissant comme une troisième force nationale, disposant d’une représentation et de figures locales et nationales au service de la lutte des classes. Récemment, elle a joué un rôle central en initiant la résistance au gouvernement Milei dans la rue le 20 décembre, lorsque la marche des organisations du FIT-U et de piqueteros a défié le dispositif répressif du gouvernement, montrant qu’il était possible de s’opposer à l’extrême-droite, en dépit des menaces formulées par le gouvernement. Une politique qui a ouvert la voie à des casserolades et à un élan qui a conduit les bureaucraties syndicales à appeler à la première grève nationale depuis 4 ans. Il n’est pas anodin que cette politique soit menée par des organisations qui ont radicalement refusé de s’aligner derrière le « moindre mal » argentin en la personne de Sergio Massa, artisan de quatre années d’austérité dans le pays qui s’oppose désormais ouvertement à la grève contre le gouvernement, mais pour lequel le NPA appelait à voter il y a encore quelques mois.

Pour défendre une telle logique, qui s’inscrit dans la riche tradition du mouvement ouvrier international et s’appuie sur les leçons des grands mouvements des dernières années, des Gilets jaunes aux batailles des retraites en passant par les mobilisations étudiantes, antiracistes, féministes ou écologistes de la jeunesse, c’est d’un autre type de coalition électorale dont nous aurions besoin. Non pas un alignement derrière le programme électoral d’une force qui ne cherche en aucun cas à construire les luttes des masses et à les doter d’un programme pour renverser ce système, mais une alliance pour porter haut et fort la primauté des luttes sociales et ouvrières pour dessiner une issue progressiste à la crise. Un front qui permettrait de faire entendre à toutes celles et ceux qui voient la crise s’approfondir l’idée que, face à la radicalité des candidats du régime, de droite et d’extrême-droite, il faut opposer un autre type de radicalité, celle de la lutte des classes, en s’appuyant sur les forces qui existent et ont montré leur étendue ces dernières années.

Nous avons formulé la proposition de liste commune aux camarades qui ont subi la scission menée par le NPA-B autour de Poutou et Besancenot et qui animent aujourd’hui le NPA-C lors de nos débats à nos universités d’été respectives en août dernier. Nous la réitérons aujourd’hui en l’adressant également aux camarades de Lutte Ouvrière, qui ont annoncé vouloir partir seuls, et à tout militant du NPA-B qui s’oppose à la dissolution politique de leur organisation dans la NUPES. En dépit de nos désaccords, l’extrême-gauche unie lors d’échéances électorales comme les élections européennes, qui vont être marquées par une offensive importante de l’extrême-droite, pourrait incarner un pôle d’indépendance de classe qui cherche à montrer qu’une autre issue à la situation est possible, entre les mains des travailleuses et des travailleurs, de la jeunesse, et de l’ensemble des opprimés. Il est encore temps de prendre nos responsabilités et de faire entendre une autre voix et une autre forme d’unité dans les prochaines élections européennes.

Notes :


[1Il s’agit de la composante de l’ex-NPA liée à sa direction historique et aux porte-paroles Philippe Poutou, Olivier Besancenot, Christine Poupin ou Pauline Salingue, par opposition au NPA-C, composé de courants de l’aile gauche du parti. Les lettres correspondent aux plateformes, B et C, de ces courants lors du dernier Congrès qui a abouti à une scission. Sur la question lire Explosion du NPA, un premier bilan. Par la suite nous utiliserons le terme NPA pour désigner le NPA-B par commodité.

[2La logique était déjà à l’œuvre dès 2017 dans les débats internes autour de l’opportunité de présenter une candidature, suscitant l’opposition de secteurs du parti favorables dès cette époque à libérer l’espace pour Jean-Luc Mélenchon, mais aussi dans les prises de position adaptées au « barrage républicain ». Voir sur ce sujet notamment la polémique entre Sylvain Pyro et Emmanuel Barot à propos du vote Macron au second tour de la présidentielle 2017.

[3Auxquelles on pourrait ajouter, de façon différente, le Bloco de Esquerda, qui a permis à partir de 2017 l’arrivée au pouvoir du Parti Socialiste, ou Die Linke, qui a multiplié les coalitions avec le SPD et les Verts à l’échelle régionale depuis 2014.

[4Sur ce sujet voir notamment le texte emblématique de Sylvain Pyro après la bataille des retraites, Sur le développement des luttes des classes en France. Pour une critique détaillée de la logique du NPA, lire notamment Lutte Ouvrière et le NPA dans le dernier cycle de lutte des classes

[5Ce non seulement en menant les mouvements dans l’impasse mais aussi en cherchant à diviser les secteurs en lutte dans les moments les plus aigus comme en décembre 2018, en s’opposant ouvertement aux « violences » des Gilets jaunes, ou en mars 2023, au moment où le 49.3 sur la réforme des retraites générait des tendances à la radicalisation dans des secteurs du monde du travail et de la jeunesse.



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