Le Conseil d’Etat a donc confirmé ce vendredi dans la matinée la possibilité d’utilisation du flashball durant les manifestations des Gilets Jaunes. Celui-ci estime que l’utilisation de cette arme ne remettrait pas en cause la liberté de manifester et serait « nécessaire » pour faire face aux « violences ». La requête avait été déposée par la CGT et la LDH (Ligue des Droits de l’Homme) au conseil d’Etat après avoir été déboutée par les tribunaux administratifs de Montpellier et Paris.

Le conseil d’Etat ne dit en revanche pas un mot sur les graves blessures que le LBD a occasionné depuis plusieurs mois et l’utilisation qui en a été faite. Les décomptes faits jusqu’à aujourd’hui estiment à plus d’une centaine le nombre de blessés graves dans les manifestations, pour la plupart victimes de tir de balles de LBD. Depuis le début de la mobilisation des Gilets Jaunes, ce sont plus de 9200 cartouches qui ont été tirées ! Et cela alors même que le LBD n’est pas censé être utilisé dans les manifestations.

Le message envoyé par le conseil d’Etat est clair : c’est un droit à mutiler qui est donné aux forces de l’ordre. C’est aussi un signal clair à l’ensemble des nombreux manifestants qui continuent de se réunir chaque samedi : protester dans la rue, c’est courir le risque d’avoir une fracture, de perdre un œil ou même de finir le coma. Il faut dire qu’il s’agit du seul moyen pour le pouvoir en place d’endiguer la contestation. Pour l’acte 12, ce samedi, les Gilets Jaunes dédieront la marche aux milliers de blessés.
 
Crédit Photo : Zakaria Abdelkafi, AFP