Ce vendredi, les réseaux sociaux ont été inondés d’images poignantes. Plus de 50 000 Gazaouis s’étaient réfugiés dans le plus grand hôpital de Gaza, l’hôpital Al-Shifa, quand Tsahal a décidé de cibler la maternité et la clinique ambulatoire a indiqué l’Organisation mondiale de la santé.

Des vidéos postées en lignes montrent des personnes et notamment des enfants, hurlant et ensanglantés dans l’enceinte d’Al-Shifa. L’agence de presse Reuteurs a annoncé qu’elle avait vérifié et qu’elle certifiait les images. Au moins 13 morts seraient déjà comptabiliser.

Selon plusieurs responsables palestiniens, des frappes ciblant au moins trois autres hôpitaux auraient également été enregistrés dans la nuit, alors que le système de santé gazaoui, particulièrement précaire, peine déjà à faire face aux dizaines de milliers de blessés et déplacés de ces dernières semaines.

En outre, des responsables du ministère de la Santé ont déclaré que l’hôpital Al-Rantisi, l’hôpital pour enfants Al-Nasr et l’hôpital psychiatrique -qui font tous partie du complexe médical de Rantisi- ont été encerclés par des chars et des soldats israéliens. Un siège qui fait suite à une série de plusieurs frappes nocturnes.

Le journal Middle East Eye rapporte ainsi quelques témoignages :

« L’hôpital est encerclé de tous les côtés et dans toutes les directions », a déclaré une femme réfugiée à Al-Rantisi. « On nous a dit d’évacuer l’hôpital maintenant, mais sans la Croix-Rouge ni quoi que ce soit qui garantisse la sécurité des civils qui sortiront de l’hôpital. » Bakr Qaudy, le directeur de l’hôpital Randisi, a déclaré que l’hôpital avait du mal à fonctionner, ajoutant que seul le générateur alimentant l’unité de soins intensifs fonctionnait actuellement. « Ils ont rasé des bâtiments », a-t-il ajouté. « Ils ont été concentrés aux portes des hôpitaux. Ils ne permettent à personne d’entrer ou de sortir. Tout ce qui bouge dans les environs de l’hôpital, ils le ciblent immédiatement. »

Dans les prochaines heures, Tsahal pourrait lancer une opération terrestre sur les hôpitaux gazaouis. Dans l’après-midi, des tireurs israéliens auraient ouvert le feu sur un cinquième hôpital de la ville, tuant au moins une personne. « Des tireurs d’élite de l’occupation [israélienne] ont pris pour cible l’hôpital al-Quds et ont tiré directement sur les personnes présentes dans le bâtiment », a déclaré le Croissant-Rouge palestinien.

Ces dernières semaines, Tsahal avait affirmé à plusieurs reprises que le Hamas menait des opérations à partir d’hôpitaux sans fournir de preuves concrètes. Israël avait notamment réitéré l’affirmation ces derniers jours selon laquelle le mouvement islamiste disposait d’un complexe militaire sous l’hôpital Al-Shia, diffusant même des images créées de toutes pièces par ordinateur, et montrant un centre de commandement du Hamas pour appuyer ses propos.

Une information démentie par l’ONG Human Rights Watch qui concluait ce vendredi à l’issue d’investigations n’avoir trouvé dans l’hôpital Al-Shifa et ses alentours aucun dispositif du Hamas, contrairement aux allégations de l’armée israélienne. Selon Margaret Harris, une porte-parole de l’OMS vingt hôpitaux de Gaza seraient aujourd’hui hors service.

Un drame humanitaire de plus dont est responsable l’Etat d’Israël alors que 11 000 Gazaouis ont été tués en à peine un mois.