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Ça se passe comme ça chez les camarades

Grenoble. L’austérité dans la capitale des écolos et du Parti de Gauche

Romain Lamel La capitale des Alpes françaises, conquise par une coalition EELV-PG lors des dernières élections municipales, met en œuvre des mesures d’austérité désavouant le programme pour lequel les électeurs avaient voté.

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C’était LA bonne nouvelle des élections municipales de mars 2014. Alors que la France vire à droite, qu’à Fréjus ou Béziers, des équipes d’extrême-droite conquièrent l’Hôtel de ville et mettent en œuvre des politiques basées sur la surenchère raciste et sécuritaire, à Grenoble, un air moins nauséabond semble souffler. Une équipe résolument à la gauche de la social-démocratie, liée à des collectifs d’habitants, dirigée par Éric Piolle, un ancien cadre d’Hewlett-Packard licencié pour s’être courageusement opposé à un plan de licenciement, bat l’administration PS sortante. Jean-Luc Mélenchon, avec le lyrisme qu’on lui connaît, voit déjà le « laboratoire de l’autre gauche » dans la ville alpine. La formule semble d’ailleurs plaire aux Grenoblois. Un an plus tard, aux élections départementales de mars 2015, une alliance du même type que celle des municipales arrachent deux cantons grenoblois sur quatre au PS. Dans un continent soumis à la montée de l’extrême-droite et aux politiques d’austérité, on aurait envie d’y croire, avoir des exemples concrets d’une politique qui améliore le quotidien de la population.

La nouvelle municipalité écologiste a d’ailleurs respecté ses engagements sur un certain nombre de points. Le projet d’armement de la police municipale a été cassé. L’aménagement du quartier de l’Esplanade en zone de bureaux et de commerces, autre grand projet qui subventionne des multinationales en méprisant l’environnement comme à Notre-Dame-des-Landes ou au Testet, est également annulé. Éric Piolle arrête également le contrat qui liait la ville de Grenoble à JCDecaux pour vendre l’espace public à de la pollution publicitaire.

Mais, l’État asphyxie les collectivités locales comme les citoyens par le poison de l’austérité. Rien que pour l’année 2015, la ville de Grenoble subit une baisse de 5,7 millions d’euros de sa dotation publique. La mairie EELV-PG a trouvé qui paiera la facture : les Grenoblois. La gratuité des transports en commun pour les 18 et 25 ans, promise durant la campagne électorale, est remise aux calendes. L’éclairage public est privatisé au profit d’un consortium réunissant Vinci et Bouygues au détriment du gestionnaire historique, Gaz et électricité de Grenoble, dont la mairie est actionnaire majoritaire. 5 des 42 élus de la majorité municipale ont d’ailleurs voté contre ce renoncement à une campagne municipale qui s’était axée notamment sur la « remunicipalisation » des services publics.

En Grèce, comme à Grenoble, discourir contre l’austérité pendant une campagne électorale pour en devenir l’exécutant une fois l’élection passée ne sert qu’à tromper la population. Sans rupture avec ces dogmes austéritaires, les politiques, qu’ils fassent de beaux discours avant le scrutin ou pas, n’ont vocation qu’à rester de simples représentants des multinationales, leur livrant le budget public.

10/07/15.


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