Briser le monopole de Qualcomm. Les puissances asiatiques à l’offensives. La multinationale contre attaque

Qualcomm, géant américain spécialisé dans les puces mobiles, serait-il devenu une cible privilégiée pour les puissances asiatiques ? Après s’être vu infliger une amende de 975 millions de dollars en février 2015 par la Chine, voici venu le tour de la Corée du Sud ! En effet, les autorités locales ont infligé à Qualcomm une amende de 815 millions de dollars en vertu des lois anti-trust en vigueur dans le pays. Séoul reproche à la multinationale un abus de position dominante dans l’attribution des licences de ses brevets dans les technologies cellulaires 3G et 4G. L’objectif est clair : briser le monopole du géant américain.

Bien entendu, la multinationale n’a pas tardé à amorcer la contre offensive. Contrairement à l’affaire chinoise où Qualcomm s’était résigné à payer pour ne pas perdre le premier marché mondial de mobiles, le géant américain à saisie la Cour suprême coréenne. Avec une réserve de 32 milliards de dollars, la multinationale a bien entendu les moyens de s’acquitter de payer et le recours à la Cour suprême ne l’exonère d’ailleurs pas de l’amende, mais l’objectif est ailleurs. Etant donné que le marché coréen ne représente que 3% du marché mondial, Qualcomm entend montrer les dents pour éviter l’effet boule de neige, notamment à Taiwan et même aux Etats-Unis.

Guerre économique. Séoul à la pointe pour défendre les intérêts de Samsung et LG

Dans le cas de la Chine, le risque était trop élevé pour entamer le bras de fer, ce qui avait conduit Qualcomm à réduire d’un tiers les redevances de ses brevets réclamées aux constructeurs locaux de mobiles. Aujourd’hui cependant, la multinationale semble décidée à mener la guerre économique déclarée par Séoul.

Car c’est bel et bien pour soutenir ses entreprises nationales comme Samsung electronic et LG electronics qui représentent plus de 24% du marché mondial de smartphones que la Corée du Sud a lancé l’offensive. L’objectif étant d’assurer aux fleurons de l’industrie coréenne des conditions d’octroiement des brevets équivalant à leurs concurrants directs dans la région : la Chine. De l’autre côté du ring, Qualcomm et ses puces électroniques qui font 70 % du chiffre d’affaire de cette entreprise et qui entend bien maintenir son leadership en la matière. En bref, tous les éléments réunis pour une guerre économique à couteaux tirés au conséquences funestes pour les travailleurs. Qui se traduit par du chômage et des licenciements lors des délocalisations et exploitations extrêmes dans la région asiatique.