Bas salaires et cadences intenables…

En criminalisant de la sorte les ouvriers qui se battent, ID Logistics utilise la méthode habituelle du patronat pour diviser les travailleurs et leur faire porter le fardeau d’une supposée mauvaise santé économique de l’entreprise. Pourtant, ce groupe mondial de la logistique, qui compte 200 sites et plus de 13.000 salariés dans le monde, a cumulé 960 millions d’euros de chiffres d’affaires l’an passé. Cela ne l’empêche pas d’embaucher avec des salaires de misère, et des contrats précaires. Environ 60% des personnels du site de Lisses sont intérimaires, pour un emploi qui n’a pourtant rien de temporaire : stocker les denrées d’Intermarché, charger et décharger les camions... Le recours aux intérimaires n’est ni plus ni moins qu’une façon de précariser les travailleurs et garantir les meilleurs profits pour l’entreprise.

Alors les travailleurs de Lisses ont eu mille fois raison de se battre pour refuser les augmentations de cadences et le durcissement des exigences de rendement. Celles-ci auraient conduit à la diminution de leur prime de rendement, donc à des salaires encore plus précaires que ceux qu’ils touchent actuellement, légèrement au-dessus du SMIC. Les salariés n’ont pas non plus à accepter les cadences infernales, qui détruisent la santé et provoquent régulièrement des accidents. En décembre, à l’initiative d’une intersyndicale CGT, FO, CFTC et CFDT, ces revendications ont été portées par environ 200 grévistes qui ont courageusement tenu tête à leur intraitable patron Éric Hemar, celui qu’ils appellent « le tôlier ». Après avoir fait déloger le piquet de grève à renfort de gendarmes, prétextant la soi-disant illégalité de la grève, la direction d’ID Logistics est encore montée au créneau en licenciant 35 des grévistes.

La solidarité s’organise

Mais les travailleurs d’ID Logistics n’entendent pas se laisser faire. Jeudi 4 février au matin, plus de 250 personnes se sont rassemblées dans le froid pour les soutenir devant le siège de l’entreprise, en présence du secrétaire général de la CGT, Philippe Martinez. Quelques heures plus tard, une délégation de travailleurs licenciés d’ID Logistics montait à la tribune du rassemblement de soutien aux Goodyear, place de la Nation à Paris. Devant les milliers de personnes réunies pour exiger la relaxe des 8 condamnés, ils se sont solidarisés des Goodyear et de tous les travailleurs victimes de répression syndicale. Ils ont dénoncé la criminalisation syndicale dont ils font l’objet et ont affirmé qu’ils ne lâcheraient rien face aux pratiques mafieuses de leur tôlier, revendiquant la nécessité de s’unir contre la criminalisation du mouvement social.

Vidéo de leur intervention :


Signer la pétition de soutien aux travailleurs d’ID Logistics, licenciés pour faits de grève