Pas de pause pour les footballeurs musulmans durant le mois du Ramadan. Dans un mail envoyé jeudi aux officiels, la Fédération française de football a indiqué que les arbitres ne sont pas autorisés à interrompre les matches de football pour permettre aux joueurs musulmans de rompre le jeûne. « Il a été porté à la connaissance de la Fédération des interruptions de matches suite à la rupture du jeûne du ramadan. Ces dispositions ne respectent pas la disposition des statuts de la FFF », a expliqué l’instance dans ce mail envoyé jeudi à ses arbitres.

« L’idée est qu’il y a un temps pour tout. Un temps pour faire du sport, un temps pour pratiquer sa religion » a expliqué à l’AFP Eric Borghini, président de la Commission fédérale des arbitres à la FFF. Et de se justifier en évoquant « l’application scrupuleuse de l’article premier des statuts de la fédération sur le respect exigeant du principe de laïcité dans le football ».

Une prise de position qui tranche avec l’Angleterre, où la Fédération a demandé aux arbitres de permettre aux joueurs de rompre le jeûne. Rappelons d’ailleurs que, depuis 2014, la Fifa autorise à mettre en place une pause fraîcheur de deux minutes au milieu de chaque mi-temps pour que les joueurs puissent s’hydrater en cas de forte chaleur. Une mesure qui n’a donc rien de délirant, mais qui va trop loin pour la FFF, qui participe pleinement de l’islamophobie structurelle en France.

Une fois n’est pas coutume, le « combat pour la laïcité républicaine » sert d’écran pour justifier des mesures visant à rendre la vie impossible aux musulmans, jusque sur les terrains de football. Ce sont d’ailleurs les supporters qui y répondent le mieux. Dimanche soir, au Parc des Princes, le Collectif Ultra Paris avait décidé d’envoyer un message à la Fédération française de football : « Une datte, un verre d’eau, le cauchemar de la FFF. »

Ce n’est pas la première fois qu’islamophobie et football se conjuguent. L’année dernière, une loi « sport » tentait d’interdire le voile dans l’ensemble des compétitions sportives, déclenchant la mobilisation de collectifs comme les Hijabeuses qui a permis de faire retirer cette mesure.