Malgré ce refus, la famille d’Adama eût gain de cause et l’évènement maintenu. Dès 14 heures, de nombreux habitants du quartier se sont retrouvés sur le terrain de football de la ville, vêtus de tee-shirt en soutien à la famille et parfois les bras chargés de nourriture pour participer aux festivités. A travers ce repas chaleureux, qui a rassemblé, sans compter les policiers présents à l’entrée du quartier, environ deux cents personnes, les proches d’Adama ont démontré leur détermination et leur persévérance : « on ne lâchera pas ». En effet, Assa la sœur d’Adama ainsi que son frère, ont déclaré qu’ils se battraient coûte que coûte pour la mise en examen des gendarmes, : « on ira dans la rue, c’est un combat contre l’injustice, un combat contre la violence ». Il est important de les soutenir dans ce combat contre la répression policière et les crimes policiers, légitimés par un racisme d’Etat qui ne dit pas son nom. Ces derniers ont d’ailleurs tenu, à plusieurs reprises, à remercier l’ensemble des personnes qui les ont soutenus et se sont mobilisées à leurs côtés : « Ce soutien nous fait chaud au cœur. On arrive à rester digne ».

Ce soutien a été important, son ampleur s’étant notamment exprimé cet été, lors des mobilisations qui se sont déroulées sous le mot d’ordre « Black lives matters », durant lesquels les participants ont exprimé leur colère vis à vis de ce racisme structurel et étatique, qui discrimine, violente et assassine les jeunes de quartiers populaires. Face au tournant de plus en plus autoritaire, raciste et islamophobe que le gouvernement prend, il est nécessaire que travailleurs, étudiants, personnes issus des quartiers populaires fassent front commun pour lutter contre cet Etat qui nous exploite tous. On doit se faire entendre et être combattif, afin que justice soit faite pour Adama, et que plus jamais un policier ou gendarme ayant commis un meurtre soit acquitté.